C’est par un réveil (très) matinal que cette seconde et « vraie » première journée de festival a commencée (oui 7 du mat en vacances c’est tôt !) mais cela en valait la chandelle puisque j’avais choisi d’assister à la projection du tout premier film en compétition : Rester Vertical d’Alain Guiraudie. Guiraudie qui représente pour moi un souvenir fort de cinéma que je dois – je vous le donne en mille – aux associations militantes que je qualifierais de « catho facho », j’ai nommé l’asso Promouvoir et consorts qui veulent retirer leur droit de diffusion aux films dits « sexuellement explicites » : La vie d’Adèle, Love et j’en passe.
C’est donc poussée par la curiosité de voir ce « film du diable » qui montre des hommes nus qui s’aiment au bord d’un lac que je suis allée découvrir cet « inconnu du lac », je me souviens avoir beaucoup aimé ce film sobre, cru et sensuel qui ne compte ni sûr les costumes (les mecs sont en effet en slip de bain ou à poil), ni sur les décors (unité de lieu : le lac et les sous bois alentours) ni sur l’action (une même action qui se répète encore et encore) mais bel et bien sur des dialogues vrais et forts, sur une mise en scène superbement maîtrisée et sur une direction d’acteurs au cordeau. Bref, un film un vrai fait avec trois bouts de ficelles et beaucoup de sincérité. Ça m’avait marqué.
L’idée donc de découvrir le nouveau film de ce réal pas provoc mais provoc tout de même était claire dans mon esprit : je devais en être !
Et quel ne fut pas mon enthousiasme face à ce film vrai porté par des (surtout un) acteurs superbes de vérité et de don d’eux mêmes. Le personnage principal surtout m’a bluffée. Comme à son habitude Guiraudie évoque tour à tour les vérités d’une société marquée par les difficultés sociales que nous connaissons et qui mettent à l’épreuve bon nombre d’entre nous d’où l’idée du titre qui n’a d’autre but que de dire l’importance de rester debout droit dans ses bottes face à la vie qui nous malmène parfois.
Mais attention ce n’est pas un film lourd et pesant pour autant. Il y a pas mal de loufoquerie et surtout dans la façon qu’a le réal de filmer ses acteurs, de les mettre dans des situations tantôt cocasses, tantôt dramatiques mais toujours avec pour ligne de mire, la volonté de les tirer du mal.
La nature est très présente comme pour redire l’importance qu’elle a sur nos vies : il est aussi question de la fin de la paysannerie, de sexualité, de fin de vie, de gestation pour autrui mais jamais de façon frontale ni même de façon subliminale mais juste de façon détournée et cachée derrière le rire et « la bonne humeur de la vie » et moi j’aime beaucoup.
Ses films sont emplis de cette sensation de vie et de panache.
Pour le côté provoc, on aura droit à un accouchement en « live sur grand écran » et à des sexes féminins et masculins en gros plans sur l’écran également. Oui je ne voudrais pas vous induire en erreur : c’est du spécial qui ne plaira pas à tous.
Après une mini interview à chaud pour France 24 (à la sortie de la salle de Rester Vertical), une pause bien venteuse, un enregistrement radio (je vous parle chaque jour en live et à chaud, des films que je vois : n’hésitez pas à m’écouter, c’est sur Séance Radio, vous avez le player en bas sur chaque page du blog) et une file d’attente fort sympathique durant laquelle j’ai pu rencontrer « IRL » (en chair et en os) un membre de mon fil Twitter (les joies du non virtuel !) avec qui j’ai pu papoter ciné (what else ?) il était juste temps de découvrir Victoria, le film du même nom qui faisait l’ouverture de la semaine de la critique (sélection parallèle dont je vous ai déjà parlé). L’équipe du film, j’ai nommé Virginie Efira, Vincent Lacoste et Melville Poupaud + la réal Justine Tiriet est venue nous présenter ce petit bijou cannois comme je les aime.
L’histoire d’une jeune femme donc, ténor du barreau réputée pour ces plaidoiries au pénal, élevant seule ses deux filles et totalement paumée niveau vie perso, amoureuse, sexuelle, sociale et « tout le toutim ». C’est foutraque mais totalement équilibré grâce au jeu et à la présence du trio d’acteurs qui parviennent chacun à trouver leur style, leur rythme et leur verve. J’ai trouvé que ça fonctionnait parfaitement bien. Et ce Victoria donne lieu à un beau portrait de femme dite « moderne » qui n’a pas toutes les clés en mains pour concilier épanouissement professionnel et perso. Le film met le doigt pile là où le bas blesse et offre un joli pan de vie excentrique et souvent chaotique mais toujours plein de vie là aussi.
Niveau ciné that’s all folks pour aujourd’hui, la suite demain avec du très bon je le sens. Et pour suivre mes aventures en temps réel, vous savez que ça se passe sur Twitter, IG, Facebook et Snapchat évidemment.
Je vous embrasse !
b