En mai dernier, en pleine effervescence cannoise, je rencontrais un jeune réal déjà passé par les courts métrages et donc pas mal expérimenté. Il m’a permis de lire le scénario de son premier long (une première pour moi que de me retrouver avec un scénario entre les mains), m’a parlé de la difficulté à rencontrer des producteurs et encore plus, de trouver la porte d’entrée de ce milieu très fermé qu’est celui du cinéma. Cela dit, sa présence à Cannes lui aura offert la possibilité de montrer son travail et d’avancer. Je vous présente Thibaut qui est tout sauf une mauvaise graine.
Barbara Fait Son Cinéma : Dis-nous qui tu es et quel est ton parcours Thibaut ?
Thibaut Charlier : Je suis donc Thibaut, jeune réalisateur en herbe… On s’est rencontré avec Barbara au Festival de Cannes où l’un de mes courts métrages « Je ressens ton cœur » a été accepté au short film corner qui est un peu une espèce de marché du film. http://www.cannescourtmetrage.com/en/presentation
Je n’ai pas vraiment fait d’école de cinéma. Je suis en quelque sorte devenu le réalisateur que je suis aujourd’hui par mes propres moyens. J’ai depuis l’âge de 7 ans commencé les stages de théâtre pendant lesquels j’ai toujours pris un malin plaisir à jouer différentes situations et divers rôles… Jusqu’en 96 (à 10 ans) où j’ai passé mon premier casting pour la Troupe les salles gosses où l’on a pu entre autres choses monter sur la scène de l’Olympia. Je me suis donc toujours senti prédestiné au fait de raconter des histoires. Petit je dessinais des BD également ! Je suis donc d’abord passé par le métier d’acteur avant d’enfiler la casquette de réalisateur.
BFSC : Comment est née cette envie de réaliser des films ?
TC : J’ai réalisé mon premier vrai film (un truc d’horreur entre Argento et Lynch pour les références) amateur à 17 ans ! Mon envie de faire des films concrètement, mon vrai choc a été à 14 ans ! Avec Pulp Fiction ! Tarantino m’a réellement donné un putain d’boost pour aller au fond de mon rêve…
BFSC : Tu as déjà plusieurs courts métrages à ton actif et un projet de long en cours, tu peux nous en dire plus et nous présenter le projet ?
TC : Mauvaise Graine . En quelques mots, il s’agit d’une tragédie moderne déguisée en film de truands/gangsters. La violence bien qu’ inhérente au film ne doit pas selon moi surplomber l’émotion. C’est un film qui vous fera sursauter, qui vous fera pleurer, lever de votre siège… Mauvaise Graine, c’est un peu un tour de montagne russe ! C’est une descente aux enfers mais le choix musical du générique de fin laisse espérer un meilleur sort à l’humanité, car c’est de ça qu’il s’agit : d’humanité ! Une love story sous fonds de règlements de comptes mafieux. C’est donc l’histoire d’un homme qui fait partie de ce milieu de trafiquants sans vouloir vraiment en faire partie et qui, au fond de lui, est amoureux de cette femme qui ignore tout de son milieu. Il va chercher par tous les moyens à la protéger… D’autres personnages vont s’articuler autour de cette » true romance ».
BFSC : Quelles sont les prochaines étapes ? Quels sont tes besoins / attentes pour avancer dans ton projet ?
TC : Là, je m’apprête, si tout se passe bien, à tourner dans un mois et des poussières un petit court métrage en anglais dans la veine de Lars Von Trier… Pour encore perfectionner ma direction d’acteur que je juge encore trop insuffisante… Après dès JANVIER prochain, j’attaque la pré-production de Mauvaise Graine. Très certainement par la création de mon association « Les films de la motte de beurre » qui aura pour but de promouvoir mes films et également ceux de mes camarades réal. Avec cette association, j’espère que nous aurons plus de crédit auprès des producteurs… Mon besoin et mes attentes seraient de trouver la prod idéale à ce film… qui soit en mesure de comprendre l’enjeu artistique et humain de ce que véhicule le film ! Comme je n’en peux plus de patienter je pense monter en parallèle une co-prod « internautes » pour monter ce film en partant de ce teaser comme attrape bouche et avec comme objectif de tourner des séquences dès début Juillet.
Je ne me fais pas d’illusions, je sais que ce milieu reste très fermé.
En clair, je vous annonce « officiellement » que le tournage de Mauvaise Graine débutera l’été prochain… Quitte à tourner en plusieurs fois.
BFSC : Je te laisse le mot de la fin – une envie, un rêve ?..
TC : Que mon enfant garde la forme !
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