Vendredi et déjà un parfum de fin. Des valises dans tous les sens, des cérémonies de clôture par ci et là, des pronostics, des files d’attente bien moins peuplées, des salles qui se remplissent moins facilement. L’occasion idéale pour, si ce n’est ralentir le rythme, baisser un peu la pression et profiter de très bonnes places au sein du Grand Théâtre Lumière (GTL), THE salle merveilleuse avec sièges confort ultime, écran géant et son merveilleux.
Ça rend la séance encore plus agréable et un peu moins désagréable lorsque le film n’est à notre goût.
Ce fut le cas aujourd’hui puisque sur les deux films que j’ai vus, je n’en ai aimé aucun. Raide !
The Neon Demon de NWR (réalisateur du déjà culte Drive) était l’un des films que j’attendais le plus et sans doute celui qui m’a le plus déçu. C’est longuet, chiant, ça se regarde le nombril, ça s’écoute parler et c’est indigeste à l’image de certains « mets » ingurgités par les top modèles dépravées qui peuplent ce film. L’enfer de la mode : oui tu parles. L’enfer d’un film esthétisant qui m’a donné l’impression d’être réalisé par une ado pré pubère. Autant j’avais aimé Only God Forgives, pourtant décrié, autant j’ai vraiment détesté cet opus. Le tout m’a semblé cheap et c’est dommage pour un film sur la mode / haute couture. Les maquillages sont laids, les vêtements aussi, les dialogues sont creux. Personne ne peut se fier à personne dans le monde de la mode à LA, ohlala incroyable, je n’en reviens pas ! Quel monde moche et cruel !! Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai levé les yeux au ciel pendant la projection. Je trouve que NWR se perd dans son amour pour les films visuels et minimalistes et mis à part le fait de mettre en perspective des jeunes top modèles carnivores à l’époque du gluten free et de la veggie « attitude », je ne vois rien de très « rock » dans ce film. J’ai trouvé cela linéaire, même pas joli et plat. Sans couture ni relief.
C’est sous un soleil de plomb que j’ai enchaîné – sans eau – avec The last face de Sean Penn, également présenté en compétition. Là clairement je (et je ne suis pas la seule) demande des explications ! À quel moment la sélection de ce film s’est-elle faite ? Non parce qu’autant si je n’ai pas aimé Mal de pierre, Ma Loute, Paterson voire même La fille inconnue (je reviendrai sur mon palmarès dimanche) je leur reconnais certaines qualités et affirme qu’ils ont toute leur place dans la sélection. Mais le téléfilm de Sean là, non, vraiment pas !
Sous couvert de nous montrer les horreurs de la guerre (et je dis sincèrement que nous avons besoin de son œil, lui qui se rend en terrain de guerre en Afrique), Sean Penn mêle à cela une histoire d’amour digne des meilleurs téléfilms de M6 et nous livre rien de moins qu’un mélo grandeur nature et disons-le, le navet du festoche. Je l’entendais entre deux portes lors de la conférence de presse du film à l’issue de la projection dire qu’il avait pensé au documentaire mais qu’il avait finalement opté pour ce format quelque peu mélodramatique pour donner plus d’écho à son film, le public étant plus attiré et réceptif à ce genre filmique. Paris perdu car son film est la risée du festival et le sera malheureusement sans doute en dehors également. Au moins un qui parvient à faire l’unanimité !
C’est au final avec un mal de tête que je suis sortie de ces deux séances enchaînées. Allez, je vais blâmer le manque d’hydratation et le trop plein de soleil sur ma tête en attendant ces deux séances. Et me réjouir encore du confort du GTL et de l’atmosphère intense de cinéma qui s’en dégage.
À demain !
Anna
Ma chère Barbara, je viens de visionner The Neon Demon, et partage ton avis à 100%. Quel immonde navet prétentieux, à l’esthétique plus que douteuse.
Ce film m’a fait hélas penser à Knight of Cups, même profondeur, même ennui, le côté gore en plus, ce qui n’arrange rien, en fait.
Cela dit, je n’avais déjà pas adhéré à Only god forgives, que j’ai dû regarder en plusieurs fois pour parvenir au bout.
J’aurais très très envie de suggérer à ce réalisateur de s’adjoindre les services d’un vrai scénariste, chacun son métier me semble être un bon point de départ vers avenir et des films meilleurs.
Barbara GOVAERTS
aha nous sommes d’accord en effet !
de l’art de se regarder le nombril
j’ai rencontré le réal lors d’un Q&A, il s’avère peu sur de lui et a du mal à se lâcher pour parler de son « art ». Ce Neon Demon est, pour moi, le film d’un mec un peu paumé qui veut à tout prix jouer sur les codes de l’industrie de la mode / du cinéma de genre mais en clair c’est raté quoi !
Quand j’y repense, j’avais levé les yeux au ciel pdt quasi tout le film : du néant !
Barbara GOVAERTS
et merci pour ce com chère Anna 🙂