Festivals de Cinéma

69th Festival de Cannes : 7ème jour

Posted by Barbara GOVAERTS

Je comprends pour la première fois de ma vie et ce, même en ayant un petit teint hâlé, l’intérêt de l’anti cernes (je n’en mets que depuis septembre dernier, je me défraîchis que voulez vous !) Le port de lunettes de soleil est également un atout majeur (ça tombe bien j’adore mes nouvelles lunettes de sun) je les porte jusqu’à la nuit tombée !
Dans les salles, c’est avec beaucoup d’intérêt que je suis les films qui me plaisent et m’accrochent et avec beaucoup de plaisir que je pique du nez ou que je laisse mon esprit s’évader face aux films moins emballant.

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Juste pour vous montrer mes fameuses lunettes de soleil !

Mode « focus » activé pour Julieta, le nouvel Almodovar, présenté en compétition officielle. Pedro si back, je puis l’affirmer haut et fort. Autant il m’avait quelque peu perdue avec ses Amants passagers, autant son retour en trombe avec ce portrait de femmes m’enchante.
Il a définitivement l’œil ce Pedro pour cerner la beauté, la puissance, la douleur et la douleur des femmes. Il injecte à ce scénario feuilletonesque une vraie puissance directement véhiculée par ses actrices surprenantes. Mis à part l’élégante Rossy de Palma, Almodovar a fait appel à des nouvelles « recrues » qui éblouissent l’écran. Il injecte du rouge dans la photo de son film pour nous suggérer tout à la fois la douleur, la passion et la densité de son propos. A l’image de quelques uns de ses films précédents, Almodovar nous livre avec ce très beau Julieta, une histoire de deuil, de perte, de remords et de regrets… Très belle thématique que celle du manque de communication entre des êtres pourtant très liés affectueusement (une mère et sa fille). Le curseur se pose au final sur la douloureuse question du passage des mauvaises choses de la vie, des mauvais souvenirs que l’on voudrait éteindre et oublier mais qui passent malgré tout et surtout à cause du silence et des non dit de génération en génération « tel un virus » comme le dira si bien Julieta à sa fille dans une lettre déchirante qu’elle lui adresse et qui rythme le récit et le film.
C’est tendre et fébrile à la fois et Pedro excelle dans la captation de ces sentiments troubles et troublés.

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Après une pause, une vraie, de plusieurs heures qui m’a permis de vous parler de American Honey et de Julieta sur Séance Radio et de me prélasser avec un bon café glacé sur la plage Nespresso, c’est devant Paterson de Jim Jarmush, autre film en compétition officielle, que j’ai « micro siesté ». Que vous dire. Le réal parvient à créer une atmosphère, c’est indéniable, mais il parvient aussi et surtout à m’hypnotiser et à m’endormir. Adam Driver et Golshifteh Farahani font leur maximum et sont au top dans cette fable qui vient nous redire l’importance du rêve et de la poésie dans nos vies over rythmées et cadrées mais ce n’est pas le genre de cinéma qui me plaît particulièrement. C’est fort en messages mais assez plat à l’écran.

17h et là encore une vraie pause qui s’offre à moi (cette cassure de rythme est très appréciable car elle permet de se dégourdir les jambes et l’esprit). Juste le temps de me préparer avant la projection privée messieurs dames – pas à pas, festival cannois après festival cannois, je fais ma petite place – de l’effet aquatique, film posthume de Solveig Anspach, disparue le mois dernier des suites d’une moche maladie.
Je suis donc plus que ravie à l’idée de chausser mes talons pour assister à cette projection qui faisait partie de celles que je ne voulais pas manquer. Qui dit « invitation projection privée » dit : pas d’attente et un traitement quelque peu VIP (toutes proportions gardées, il y là aussi, une hiérarchie VIPesque ici à Cannes en temps de festival). Si je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce film, je lui reconnais le plaisir de cette douce poésie qui l’inonde. C’est romantique, charmant doux et tendre à l’image de ces deux acteurs dont Samir Guesmi qui est chaque fois parfait entre mélancolie, distraction et léger hébètement (dans le bon sens du terme !) S’en est suivi la soirée du film (ma toute première youhoooo) organisée sur la plage de la Quinzaine. Pas la soirée la plus folle de ma vie je dois dire, un léger manque d’ambiance, mais un moment fort sympathique et agréable et surtout le plaisir de faire mes premiers pas « officiels » dans la nuit cannoise. Un régal.

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