J’aurais aimé pouvoir vous parler de The Grandmaster avec ferveur, fougue et entrain. N’allez pas croire que je n’ai pas aimé le film, loin de là mais il me manque clairement des billes pour, si ce n’est apprécier ce genre de film, accueillir avec entrain toute l’ampleur du sujet.
The Grandmaster est le dernier bijou visuel de Wong Kar-Wai, le réalisateur Hong Kongais bien connu pour son In the mood for love dont le titre déjà vous laisse rêveur et vous donne l’envie d’être amoureux.
Si j’ai bien compris, l’univers de WKW veut que l’amour soit toujours impossible. Il le sublime au plus haut point en initiant des rencontres et des histoires d’amour dignes des plus beaux contes de fées mais sans jamais leur laisser la possibilité de s’épanouir. C’est un peu le cas encore dans The Grandmaster qui narre les relations compliquées entre un homme et une femme sur fond de guerre et surtout de Kung-Fu.
Le film est dense, j’avoue m’y être sentie perdue parfois mais sans pour autant que ça en soit désagréable, j’ai eu comme l’impression de rebondir à chaque fois à la manière de ces maîtres du kung-fu qui savent retomber sur leurs pieds à la fin de chaque combat.
Les personnages sont superbes de douceur, de beauté (suis-je la seule à avoir trouvé que l’acteur qui joue Ip Man ressemble à Barack Obama ??!!) et… de souplesse ! Je ne connais aucun des codes du Kung Fu mais que le spectacle fut grandiose !
Que dire également de cette lumière, de cette mise en scène, de ces matières, de ces couleurs… tout concorde pour donner naissance à une oeuvre visuellement magique. Dès la scène d’introduction, nous sommes emerveillés par cette ambiance ambivalente à la fois tellement rude (un combat de kung fu sous la pluie) et tellement douce (la légèreté des corps qui se déplacent, la beauté de la pluie qui apporte un caractère fort au moment).
Ce film est complètement maîtrisé et chaque détail compte. On aimerait « faire pause » à chaque instant juste pour admirer telle expression sur un visage, tel paysage…
Imaginez en plus que j’ai vu ce film au Louxor, ce cinéma récemment réouvert au public après deux années de travaux. Il ne m’en a pas fallu plus pour vivre une expérience ciné vraiment différente des précédentes. Entre les statues égyptiennes et l’esthétique du kung-fu face à moi, je vous confirme que j’en ai pris plein la vue !
Une fois de plus je puis vous dire que le cinéma est en mesure de nous faire vivre de grandes choses. En l’occurence surtout visuelles dans ce cas précis dans la mesure où comme je le disais au tout début de cet article, je retiens surtout de The Grandmaster cette puissance et cette magnificence qui régalent l’oeil.