Des étreintes fusionnelles, douces et puissantes à la fois. Non je ne parle pas de relations amoureuses mais bel et bien de lutte, de catch, le thème de fond de Foxcatcher, le dernier opus de Bennett Miller.
C’est justement sur cette confusion que joue le réal tout au long du film et ce, à bien des niveaux.
Le pitch ? 2 frères, tous deux champions médaillés en lutte quelque peu livrés à eux-mêmes. L’aîné (Mark Ruffalo) qui semble retiré de la compétition entraîne seul son frère – graine de champion olympique (Channing Tatum). Débarque au sein de ce binôme soudé, le richissime John Du Pont (Steve Carell grimé) entraîneur à ses heures qui se lance le défi de faire de Channing le meilleur lutteur au monde.
C’est ainsi que Foxcatcher est une histoire de défi, une histoire de philanthropie aussi. Une affaire de relations fraternelles, de tensions familiales (Du Pont et sa mère) de laquelle il est possible de ne récolter que haine et mépris et ce, à cause d’une perte totale de l’estime de soi : cela semble être l’histoire de Du Pont, un homme qui me fut antipathique dès les premières secondes.
Car oui, il faut que je vous dise que je suis passée complètement à côté de ce film dont on entend et lit le plus grand bien (primé à Cannes avec la prix de la mise en scène, pas des moindres). Certes le film est une réussite en ce sens, la réalisation apporte au film toute sa structure (cela dit, c’est un peu ce qu’on lui demande en général) et la mise en scène est très expressive et démonstrative.
Mais que de formalisme ! Jamais je ne suis entrée véritablement dans cette histoire.
Point non négligeable, les acteurs m’ont tout semblé pénibles tant par leur façon de jouer que par leurs « mimiques » tellement désagréables et peu naturelles à mon sens. Et puis, le film accuse un véritable problème de rythme. Certes je comprends l’idée selon laquelle « il faut faire monter la sauce » (oui pardon ce n’est pas forcément une expression très heureuse) mais toujours est-il que cette lenteur mêlée au jeu quasiment mutique des personnages (peu d’acteurs peuvent jouer le mutisme avec justesse à mon sens, Robert de Niro, Ryan G le peuvent eux…) ne m’ont pas du tout convaincus. Ajoutez à cela ces rapports presque cliché aux yeux de l’entraîneur pseudo philanthrope qui a pour souhait de redonner de l’espoir aux jeunes générations d’américains via le sport. En clair, le sport comme socle de réussite pour une nation en perte de vitesse et de repère. Oui, très bien mais mal amené et trop « américain » dans son traitement du sujet à mon sens.
Pour conclure, même la musique (quasi inexistante) ne peut rien pour nous sortir de cette torpeur (pour ne pas dire ennui). Quand je pense que le pitch est à peu de choses près le même que Whiplash : cette petite (grande) merveille que j’évoquais la semaine passée. Si vous devez choisir entre les deux, n’hésitez pas une seconde !