Je pense que personne n’a pu vraiment échapper au phénomène Nous York. Que ce soit sur internet, à la télé ou sur les réseaux sociaux, Géraldine et sa bande se sont offert une belle promo.
Il est clair que l’attente de la presse déjà, puis du public, était forte – grâce (ou à cause je ne saurais dire) du précédent et premier film de Géraldine Nakache et Hervé Mimran qui avait fait un carton au box office et dans le coeur des gens… déjà à l’époque je faisais bande à part.
Tout ce qui brille m’avait gêné : le terme n’est pas trop fort. Je m’étais sentie agressée par toutes ces engueulades. Mise à part quelques scènes touchantes, je dois l’avouer, le film ne m’avait pas emballée.
C’est vraiment poussée par l’idée et l’envie de voir New York (la ville) et aussi, je dois l’avouer, par l’envie de ne pas être la seule à ne pas en parler, que j’ai pris mon billet aller-retour pour le film.
Après un voyage mouvementé : j’ai d’abord eu des frissons en vivant l’attérissage : ce survol ne NYC est peut-être le meilleur plan du film, puis ai eu le mal des transports pendant le générique de début… drôle de façon de présenter la team, j’étais comme groggy à cause de cette « mise en scène » mais passons…
J’ai ensuite, pour tout vous dire, eu du mal à poser mes valises.
Alors bien évidemment, rien n’est tout blanc ou tout noir mais tant de clichés et un tel manque de teneur dans les dialogues : moi je dis que ça vous flingue un film, aussi prometteur soit-il (la réalisation est bonne et la photographie, très belle). Le relou qui débarque en amérique sans parler un mot de la langue locale, la starlette qui pète un boulard… J’ai eu l’impression d’assister à des scènes qui se succédaient sans trop vraiment suivre le fil et en ne rentrant que trop rarement dans l’histoire. Je pense pourtant pouvoir dire que je suis la cible : jeune trentenaire moi aussi et soo in love de NY. Mais passons, j’ai surtout eu l’impression que vous vous étiez perdus dans cette ville.
Alors justement c’est un des thèmes phares du film… la perte de repères et d’identification… Je me suis dit que c’était donc peut-être voulu.
Relation au père, à la mère, relations amicales et fraternelles, questionnement sur sa propre sexualité, galère de boulot, d’argent… les sujets sont là. Ces sujets chers à la réalisatrice et à ce niveau là, je dois avouer que des messages parviennent à passer.
J’ai été émue par le message laissé par la mère de Sam à l’occasion de ses 30 ans et par ce père, distant et peu locace. Par cette vieille dame (Marthe Villalonga toujours aussi énergique) qui vient offrir à ces jeunes l’affection parentale dont ils semblent tous manquer.
Enfin, j’ai trouvé intéressant le personnage joué par Manu Payet (bon et vrai de A à Z). Il est en fait le seul à donner l’impression d’être à sa place, en tout temps et à chaque étape du film. Alors que les autres sont paumés et tristes. On comprend vite que ce semblant de vie New Yorkaise pétillante (je parle ici de Sam et Gab : les deux « soeurettes » venues vivre à NYC) vient masquer un profond mal être et représente clairement un échapatoire à tous les non dits et à tous les actes manqués de leur vie.
Une phrase est souvent répétée dans le film, il s’agit de cet adage / ces paroles de la célèbre chanson de Sinatra qui disent ceci : « If you can make it here, you can make it anywhere ». C’est là en effet tout le symbole des US… cette possibilité de se réaliser, de « réussir ». Le film vient tout simplement nous rappeler que la vraie réussite se fait dans le coeur et qu’elle est impossible si on n’a pas les deux pieds bien ancrés dans le sol. La réussite est celle qui nous apporte sérénité et bonheur. Ca peut sembler cliché comme ça mais au fond, vous ne viendrez pas me contredire. Et le film (tente de) raconte(r) le voyage / périple de ces jeunes qui sont en chemin vers ce bonheur et cette sérénité justement.
Je reviens deux secondes sur ce personnage qui ne parvient pas à aligner trois mots en anglais pendant tout le film. Il commence toutes ses phrases par : « To the… » ce qui le rend incompréhensible bien évidemment… jusqu’à la fin du film lorsqu’ils sont dans le taxi qui les ramène à l’aéroport (comment ça je vous raconte la fin du film !!!) et qu’il dit : « To the airport » et là, ça « fit »… A cet instant on comprend qu’ils sont tous en phase… en phase avec leur vie de jeunes trentenaires prêts à se lancer, pour de bon.
Je dirais pour conclure que si ce film manque de fond, il ne manque en rien de vitalité, de fougue et de passion… et ça, ça compte, beaucoup.
Allez, to the amitié, to the famille !