Je pense que l’on est tous d’accord pour dire que Skyfall est un bon James Bond, qu’il condense des scènes d’actions assez stupéfiantes, que Daniel Craig remplit bien son rôle et que ce dernier opus est doté d’une BO à couper le souffle.
L’introduction – réel court métrage – et le générique nous permettent à eux seuls de nous plonger dans l’ambiance du film pour n’en ressortir que 2 heures plus tard, enjoué et redynamisé par tant de bonne humeur, (cet opus donne la part belle à l’humour), de flirt et de cascades qui vous donnent le sourire et la pêche (ai-je vraiment employé cette expression sur mon blog ?!)
En parlant de pêche, je me suis sentie pousser des ailes en sortant du film car j’ai littéralement plongé dans la rame de métro au moment où les portes se refermaient ! Je vous dis, on en sort boosté, prêt à partir en mission !
On a donc beaucoup parlé de ce dynamisme et de la qualité des scènes d’actions du film dans bon nombres de journaux et autres magazines spécialisés.
Ce qu’on dit moins en revanche, c’est le fait que Skyfall est peut-être le James Bond le plus intimiste et le plus sensible que l’on ai pu voir.
On découvrait dans Casino Royale, un James Bond amoureux (heureuse nouvelle pour le célibataire endurci, éternel dragueur qu’il est) puis meurtri par la disparition de sa bien aimée. Un rapport plus humain voyait alors le jour et on pouvait entrapercevoir le coté lumineux du personnage alors que sa part sombre prenait le dessus dans tous les autres épisodes.
Cette fois, nous sommes invités dans l’intimité familiale de 007 et au sein même de la maison dans laquelle il a grandi.
La relation qu’il entretient avec M est mise à nue et relate toute l’affection qui les unit.
Il ne faut pas être un géni pour le faire le lien entre M, appelée Ma’am (Madam) et Maman… qui ne serait autre que son rôle caché ?
Toujours est-il que l’on retrouve un 007 à nouveau rongé par ses démons… Exilé à des milliers de kilomètres, menant une vie de patachon rythmée par les sorties, la consommation d’alcool et de sexe. Mais cela ne va durer qu’un temps et il saura retrouver son rôle d’agent très secret dès lors qu’il apprendra que Son Pays, Sa ville et surtout M sont en danger. Le héro est alors de retour auprès des siens afin de mener à bien sa mission qui n’est autre que de faire triompher le bien par dessus le mal et surtout de protéger les siens.
L’hisoire nous rappelle que James Bond a perdu ses parents alors qu’il n’était encore qu’un enfant et qu’il a ensuite perdu toute notion d’attachement (ou presque), ce qui lui valut la plus haute renommée en tant qu’espion et agent… Lorsque l’on a perdu les êtres qui nous sont les plus chers, nous est-il encore possible de croire en la valeur de la vie ?
007 semble nous prouver le contraire à chaque apparition – la mort ne l’effraie pas le moins du monde, il se joue d’elle et cherche même à l’apprivoiser. Avec un bémol cette fois, puisqu’il va être confronté à son passé – élément qui ne laisserait pas indiférent le plus insensible qui soit. L’enfance est sans doute le pays au sein duquel le périple est le plus fort et le plus marquant. C’est ainsi que ce retour en terre connue va pousser 007 à (re)devenir l’homme qu’il avait dû se jurer d’être pour ses parents. Un homme juste, bon, qui prend soin de ses amis et des gens qu’il aime, mais un homme dont la soif de vengeance est telle qu’il en a fait son métier et qu’il est prêt à tuer à chaque instant.
La résurrection est son jeu favori, son hobby… comme il le dit lors de son premier face à face avec le Mal, j’ai nommé Javier Bardem : au top de son géni. Il endosse le rôle du méchant comme personne en faisant se succéder la folie, la dureté, la moquerie, le rire ou encore la haine.
Je n’ai jamais vu Javier Bardem à un tel niveau de jeu. il est excellent et utilise une palette d’émotions assez incroyable. Il est l’incarnation du mal dans toute sa splendeur.
Pendant macabre sombre de 007, il est le Dark Vador de ce James Bond ! Ancien agent, il fut autrefois renvoyé par M qui avait fini par déceler sa trop grande part d’ombre… C’est ainsi que, privé de l’amour de M – d’une mère – il est passé du côté obscur de la force, a perdu pied et s’est retranché dans la haine et n’a trouvé que la violence et la vengeance pour tenter de subsister de d’exister.
Tel un frère / fils renié, il a décidé de « faire payer » Bond, fils chéri et aimé.
M est donc un des personnages clés de ce nouvel épisode. Tout en retenu, en force et en douceur à la fois, elle exprime ce que je vois comme étant le manager par excellence ! Elle sait prendre les décisions nécéssaires au bon avancement des missions, elle parvient à ne pas se laisser dicter par ses émotions et surtout elle assiste ses troupes en tout temps.
Vous y auriez cru vous ? Se voir donner une bonne leçon de management en regardant un James Bond ? Et bien vous voyez, tout arrive ! Quand je vous dis que le cinéma nous donne à réfléchir sur les choses concrètes et réelles de nos vies !
Enfin, je concluerai en faisant écho au titre que j’ai donné à ce post, Bond semble avoir trouvé son ancrage en retournant sur les traces de son enfance et peut ainsi avancer, serein et allégé, vers la vie qui lui tend les bras. Nulle doute qu’il jouera tout autant avec elle (son métier l’y oblige) mais qu’il goûtera plus à chacun des instants qu’elle lui insufle.
La suite nous le dira.
En attendant, 007 a bel et bien rempli sa mission.