Oui j’ai ri. Je l’avoue.
Ce n’est pas pour autant que je défendrai bec et ongle ce film qui, disons le, ne casse pas trois pattes à un canard.
Julie Delpy nous a habitués à mieux. Je l’ai vue plus caustique, plus amère, plus douce aussi et plus vraie.
Là, sous couvert de faire prononcer à ses personnages féminins le mot « chatte » à tout va, sous couvert de faire tourner Dany Boon dans son film, elle la réal bobo par excellence, elle se permet de faire dans le mièvre, dans le moyen, dans le mineur.
Je lui donne un point de plus pour avoir choisi Karin Viard qui décidément ne me déçoit jamais. Elle parvient à faire de son rôle secondaire, sans doute celui qui marque le plus les esprits. Quelle énergie ! Quelle cœur elle met à la cause.
Vincent Lacoste est très bon dans le rôle de fils en plein œdipe (à 19 ans tout de même, no jugement), pseudo artiste en devenir.
Le tout est saupoudré d’une bonne dose de relations conflictuelles mère / fils & paris / province qui versent dans le gros cliché. Violette est parisienne et bosse dans la mode, Jean-René vit à Biarritz, est un geek et bosse dans les banques…Je dois tout de même dire que Dany Boon (Jean René donc aka JR) est très bien dirigé, reste toujours un peu en retrait tout au long du film et gagne en profondeur à ne pas trop faire son malin. Son rôle est assez intéressant car il n’est pas manichéen. Il n’est ni tout à fait le gros neuneu, ni tout à fait le grand méchant mais juste dans la maîtrise de ces deux parties.
Je sauverais tout de même cet intérêt que porte Julie Delpy pour les gens si ce n’est irrationnels, quelque peu dérangés et voir plus si affinité. La réal / actrice prend bien en compte les névroses qui sont les nôtres et qui parfois, chez certains, deviennent de vrais troubles. Elle est très intriguée par le spectre de la folie qui semble rôder sur chacun d’entre nous, sur nos familles, enfants et amis. (NDLR : Julie D a réalisé un film qui m’a beaucoup marqué : La Comtesse qui s’avère être le portrait d’une criminelle sadique célèbre, la comtesse Báthory).
En parlant de spectre, j’ai vu le dernier 007 et je vous en parle très vite ! Oui c’est ça le problème avec le film de Julie Delpy, sitôt vu, sitôt mis de côté. Dommage.