C’est un face à face sans concession qui orne ce film. D’un côté le prêtre, jeune et fringuant d’un village occupé par les allemands, de l’autre une jeune communiste athée totalement anticléricale.
De joutes verbales en échanges enflammés c’est toute l’essence de cette rencontre qui nous étreint et bientôt, la tension affective qui prend part aux relations tendues entre les deux jeunes gens perdus dans les méandres d’une guerre qui n’en finit plus de défaire les convictions, les attentes, les espoirs.
Sur la base d’un film « simple » et sans prétention, le réal (qui a signé le turbulent et privé d’écran : Made in France) parvient, par le biais du talent de ses acteurs et d’une mise en scène / montage maitrisés à instaurer une montée en puissance au sein d’un film qui ne regorge pas d’action.
La tension qui unit les deux personnages (tous deux excellents et bien à propos) est au centre de l’attention et donne toute sa substance au film.
Il regorge de cet opus une vérité sur une période déjà largement traitée et nous redit l’horreur des guerres qui dressent les peuples les uns contres les autres « ce ne sont pas des terroristes mais des résistants » dira la jeune communiste en réponse à un interlocuteur qui laissait l’amalgame en suspens.
Ce film détient au final la force de montrer l’importance de « garder son rang », de maintenir ses positions et de préserver ses convictions dans un monde mouvant qui tend à nous faire perdre nos repères.
Toujours maintenir le cap, ne pas se laissser entraîner, ne pas courber l’échine mais résister et faire entendre ses certitudes.
Un message très à propos et d’actualité.