C’est en fait l’histoire de cet homme, solitaire, peu bavard et trop absent, qui se lance à corps perdu dans la recherche de son fils disparu.
Au bout de ces routes sinueuses et de cette nature immobile et ensevelie par la neige, c’est toute la douleur et la colère d’un père qui explose. Et j’ai trouvé cela puissant.
Le voir se transformer en loup solitaire fut une expérience très forte. J’ai littéralement vécu le film physiquement au fur et à mesure des scènes. L’injustice de cette situation, la douleur des parents me sont arrivés en plein coeur.
C’est en fait, l’histoire d’une transformation, d’un changement d’état, de mouvements de corps mus par l’énergie du désespoir. Guillaume Canet interprète ce rôle avec une force et une conviction dans lesquelles je ne l’avais encore jamais vu. Plus que de la crédibilité, il émane de lui quelque chose de l’ordre du naturel et du travail plus que précis.
Ce qu’il est important de savoir sur ce film c’est l’approche même qu’en a fait Guillaume Canet qui ne découvrait les scènes qu’il allait tourner et à fortiori le scénario, au jour le jour, au fur et à mesure du tournage. Il apparaît alors que cette force de frappe, cette inquiétude mêlée à cette force que l’on voit dans son regard ne sont alors que plus profondes car véritablement véridiques.
J’ai aimé le changement radical de style qui coupe le film en deux et nous plonge dans une sorte de film noir au cours duquel Guillaume Canet se transforme en héros solitaire, vengeur au visage découvert. Là, le film dit les limites de la justice et la dimension physique et presque surnaturelle apportée par la force de l’amour que l’on porte aux nôtres, ici à son enfant.
Le rendu est terriblement anxiogène mais résonne surtout par le biais de l’amour qui lie ce père à son fils.
L’amour rend capable de tout.