C’est une histoire de dépendances. Aux drogues de façon apparente mais également aux douleurs de la vie. Mais aussi de fusion.
Lorsque le mal être colle à la peau depuis toujours, la chute est quasiment fatale.
C’est ce que montre ce premier film délicat qui regorge de vie. Car s’il montre le chemin difficile de deux jeunes filles en centre de désintoxication, il dit surtout la folle énergie de vie qui habite les plus démunis, les plus en souffrance.
A quoi se raccroche t-on lorsque l’espoir a quitté le navire de notre vie ? La caméra nous prend alors à parti dès les premières minutes du film qui donnent littéralement le tournis : c’est flou, fatiguant, le corps et la tête luttent pour rester droit et comprendre ce qui se passe autour de nous. Mais aucune perspective. Le hors champs n’a jamais semblé si loin.
Le film mêle alors tendresse et hargne contre l’injustice de la vie et dit les tumultes qui nous inondent lorsque l’on est incapable de s’aimer et encore moins, de se faire du bien.
A ce titre ce sont les scènes des groupes de parole qui m’ont le plus touchées. Elles parlent tellement vrai et illustrent le mal être de ces hommes et femmes perdus dans l’abus d’eux mêmes, de leur corps et de leur coeur.
J’ai aimé que Céleste trouve son salut, sa renaissance par le biais de la terre, au sens propre (elle trouve un boulot en tant que jardinière qui va s’avérer clé dans sa réinsertion).
Ce film est d’une pureté assez totale. Un printemps qui renaît.