Certes Kervern et Delepine ne sont pas connus pour faire dans le subtil ni dans le délicat. Leur fond de commerce à eux c’est surtout le déraisonable, mais plus encore, c’est surtout l’analyse de l’âme humaine. Et c’est exactement pour cela que je les aime.
Sous leurs faux airs de gros bourrus, ils sondent comme personne le genre humain et le scrutent via ses failles et ses limites.
Leur cinéma est alors tout à la fois brut et sensible. Et ce mélange est décapant.
Ici… et c’est bien la première fois, je n’ai été émue de rien.
Ces 3 personnages clés n’ont jamais réussi à m’embarquer à leurs côtés dans cette lutte contre le nouveau monde capitaliste qui nous écrase (sic).
Le tout est bien trop plaqué pour suciter le moindre émoi en moi. J’aurais aimé une prise de hauteur sur le sujet et sur le parcours et le combat de ces comparses. Lui qui veut faire tomber Facebook pour avoir fait circuler une vidéo dans laquelle sa fille se fait harceler, elle qui veut pirater son compte Uber pour obtenir plus d’étoiles et la troisième qui planifie un voyage dans la silicon valley pour aller récupérer sa sex tape dans les datacenters d’Apple… tous m’ont semblés à la fois si proche et si éloignés de mon quotidien et des réalités du monde dans lequel nous vivons. Et pourtant ! Ces sujets sont bien réels mais la façon de les aborder n’est que trop peu cinématographique.
Leurs batailles sont louables bien évidémment mais ce n’est pas ce que j’attends d’un film de cinéma qui finalement ne trouve à aucun moment son style entre comédie humoristique, dramatique et documentaire social.
Rembobinons.