Patience Portefeux (d’emblée un patronyme bien romanesque et cinématographique) est interprète judiciaire franco-arabe, spécialisée dans les écoutes téléphoniques. Veuve, elle vit avec ses deux filles, gère sa mère en EHPAD, mène une pseudo relation amoureuse avec son chef et est surtout fatiguée.
Elle en a marre Patience, de cette vie qu’elle ressent comme étant étriquée et sans grand fondement.
Un jour elle se retrouve au coeur même d’une des affaires qu’elle écoute – comprenez un traffic de drogues – et va en devenir le maillon principal. Un bon moyen, perçoit-elle pour elle et sa famille de sortir de « la galérance » et s’assurer des fins de mois plus confortables.
C’est Isabelle Huppert qui tient le rôle pricipal dans cette comédie qui m’a ravie. Le rythme est soutenu de la première scène à la dernière et nous emporte dans une drôle d’affaire de métamorphose et d’imposture.
Isabelle Huppert s’amuse comme rarement. Elle est totalement dans le personnage dès lors qu’elle revêt l’habit et se joue de ce rôle double qu’elle doit porter à l’écran : Patience et son double audacieux.
Car c’est là que se niche tout l’intérêt qu’elle a pour son métier : elle cherche quelque chose qui l’excite, la transporte. Au même titre donc que Patience qui nous apparait alors comme une femme qui se bat, va de l’avant, afronte la vie et parvient à se nicher dans une situation qui pourrait lui apporter le pire mais qui, au vue de la grande débrouillardise dont elle fait preuve, saura sans aucun doute la tirer vers le haut.
Le film vaut aussi et surtout par sa très grande habilité à jouer avec les codes du film policier et de la comédie. Car on rit mes amis ! Isabelle Huppert se délecte de ce rôle cousu sur mesure dans lequel elle manie avec brio les ruptures de ton, et qui la place dans les pas, définitivement, des plus grandes.
Un très bon mélange de genres.