Emmanuelle Béart est Margaux, une jeune veuve, dans ce premier film d’un jeune réalisateur prometteur.
Emmanuelle Béart prête ses traits doux et délicats à cette femme qui balade sa morosité.
Suite au décès de son époux, Margaux décide alors de reprendre des études, une façon de donner un nouveau cadre à sa vie et peut-être de trouver un rôle social qu’elle semble avoir perdu, mis de côté. C’est alors que se lie d’amitié avec un groupe de jeunes étudiants et on imagine alors que le film va donner dans l’amour à différence d’âge variable.
Mais c’est vers autre chose que nous emmène le film. Une sorte de conte des temps modernes dans lequel cette femme quarantenaire, mariée très jeune, aurait perdu les codes. Il faut dire que le monde a changé et que l’amour se vit désormais en ligne : une approche à laquelle Margaux est si ce n’est réfractaire, totalement étrangère.
Le film ne la montre d’ailleurs que très rarement derrière un écran. Sa réalité est ailleurs. Elle aime se balader, écouter, regarder, sentir les éléments… En cela, le film est délicat car il dit tout ce auprès de quoi l’on passe lorsque nos yeux sont happés par les écrans et par le non matériel.
Le fil narratif du film n’est tout de même pas éloigné du sentiment de solitude. Sans être pesante, l’ambiance du film est très empreinte d’une tristesse latente et d’une somme de regrets. Voire même d’une sorte de vide.
Un vide qui va se remplir au fur et à mesure que Margaux renoue avec elle même, avec ses envies, ose aller vers l’autre, se découvrir, sortir les mains de ses manches (!) pour dire, ressentir, expérimenter… renaitre et vivre. Enfin ?
C’est en fait un souvenir de silence que je garde au global de ce film. Oui c’est cela. Ce film fut une étreinte silencieuse et surtout le portrait d’une femme qui revient à la vie.
Et un retour à la vie, c’est un plutôt beau projet pour un retour au cinéma.
NDLR : j’ai vu ce film en projection presse le 29 avril dernier, le jour où l’on annonçait l’après midi même la réouverture des cinéma le 19 mai 2021.