Cette scène d’amour dont le point d’orgue orgasmique est… le mariage est sans doute celle qui donne toute son aura au film.
House of Gucci dit les frasques d’une famille unit par un nom et un empire de la mode dont il faut gérer la réputation et l’évolution, dans une société en mouvement.
Et tout est de l’ordre de la véritable saga familiale ! Les coups bas, les jalousies, les mariages d’argent.
Le tout ruisselle de scintillement sous couvert d’une très grande simplicité et d’un très grand calme. C’est sans aucun doute dans ces cas de figure que se trament les plus grands drames.
Le père et son frère détiennent 50% à eux deux et pensent à la suite. Le plus à même de pouvoir reprendre les rênes serait Maurizio – le fils unique – interprété par un Adam Driver inspiré. Son rôle très ténu est sans doute celui qui force le plus le respect. On croit d’abord cerner le personnage : une sorte de fils à papa bien gentil et droit et pur pour au fur et à mesure se questionner sur ses véritables intentions et voir à quel point il est capable de faire le tri autour de lui pour accéder à ce qu’il souhaite véritablement. Pas de demie mesure et une affirmation de soi qui forcerait presque le respect. L’évolution de son personnage et de son comportement, au fil du film, sont parfaitement maitrisées.
Mais celle qui porte le film est de loin Lady Gaga – qui joue l’épouse de Maurizio – prête à tout pour mettre la main sur une vie de rêve et de luxe. Mais son rôle est plus fin qu’on pourrait le croire. Vraie amoureuse, grande ambitieuse, un peu vicieuse… Elle nous touche en étant tantôt odieuse et prête à tout pour « gagner le droit » de porter le nom, tantôt pleureuse… Elle illumine cette fresque familiale de son charisme à la fois chic et bling et en devient une quasi parfaite incarnation de la marque, à sa manière.
En dehors de cela, le film – somme toute assez classique dans sa forme – dit l’évolution d’une marque qui passera du « classicisme bling » italien / milanais « à la papa », à la multinationale à l’américaine pour revoir son image et toucher de nouvelles cibles.
Et puis House of Gucci c’est une bande son 90’s qui fixe sur la pellicule toute l’ambiance d’une époque, de cette époque où l’argent coulait à flot, où il était de bon ton d’être bling, où l’on faisait la fête plus qu’il n’en faut, cette période où il était de bon ton de trop en faire. De Blondie en passant par les Pet Shop Boys jusqu’à cette magnifique chanson de Tracy Chapman lors du générique de fin. C’est un sans faute !
Une tragi-comédie un peu boursouflée mais 100% réjouissante !
Une vraie Bad Romance.