C’est là un film d’une grande délicatesse qui se trame devant nos yeux.

L’histoire d’une renaissance à la vie.

Bien que par moment un peu trop appuyé notamment via les images d’archives qui viennent orner le film, on sent la volonté réelle de retracer l’atmosphère des années 80, sa ferveur post élection miterrandienne qui vint redonner espoir et joie à des millions de français. Une époque qui voulait l’émancipation, la libération…

C’est tout l’enjeu du film que de filmer cela.

Et au centre de cette histoire, les vies croisées d’une quarantenaire – mère d’une jeune femme et d’un ado – et d’une jeune paumée solitaire qu’elle recueille au sein du domicile familial.

Entre les deux, un même combat pour la vie. Ce combat pour trouver ou retrouver le goût de la vie.

Et tout autour, des ilots de lumière comme la voix de cette journaliste jouée par une Emmanuelle Béart assez étincelante sous des atours chargés, corporate et pourtant froids. Mais elle irradie et cette ferveur prend toute son ampleur dans cette scène de danse dans laquelle elle emporte avec elle le personnage de cette femme en transition incarnée par Charlotte Gainsbourg, elle aussi au sommet avec cette capacité à parfaitement doser son état timide et la frontalité presque « royale » avec laquelle elle fait face à la vie. Cette fameuse puissante fragilité !

Le tout donne lieu à un film enjoué, qui nous emmène vers la trouvaille de soi… Et quel plus beau voyage que celui là !

Si l’on ajoute à cela la BO 100% 80’s du film, il est clair que la recette fait mouche.

Ces moments du quotidien à la fois simples et banals mais riches d’une intense dimension de vie se révèlent d’une grande douceur et nous emportent. Les personnages existent tous et nous sommes avec eux.

L’usage de la voix (la voix de la journaliste à la radio), la légèreté de la danse, le soleil et la lumière qui s’infiltrent… c’est également cela ce film et il dit la majesté des instants fugaces qui font une vie.