Ça m’arrive rarement mais c’est déjà l’affiche du film qui m’a attirée. Simple, aux couleurs douces et à l’aura certaine. Il se dégage de cette image, sur laquelle apparaissent en fond, une femme et un homme semblant s’unir, une sorte de douceur qui m’a de suite marquée. A y regarder de plus près : cherche t-elle à se blottir contre lui ou justement à s’en échapper ? Que signifie le mouvement de son visage vers le bas ? Ne serait-elle pas en mesure de pouvoir le regarder dans les yeux ?
La femme c’est Ukiyo, un prénom semble-t-il peu courant au Japon nous apprend le film. Elle nous apparait comme étant tout aussi peu commune.
Cette Ukiyo est l’incarnation de la figure mystérieuse qui apparait comme par magie pour ensuite bousculer la vie de la personne qui aura croisé son chemin.
C’est ainsi qu’un soir alors qu’il sort faire quelques courses à la superette du coin, un jeune homme tombe nez à nez sur cette femme en train de tenir face à elle une carte. Elle lui demande alors où elle se situe sur la carte : belle allégorie pour signifier sa perte de repères.
S’en suit une scène durant laquelle il lui viendra en aide et durant laquelle elle le mettra en porte à faux : déjà l’occasion de semer le doute sur sa véritable identité et surtout, sur sa véritable personnalité.
Car Ukiyo est douce, charmante, gracile et très vite, elle nous apparait comme la potentielle manipulatrice en chef. Elle disparait pour mieux réapparaitre, donne des informations contradictoires.
On se méfie mais sitôt elle est de nouveau si douce et touchante, à la fois enfantine et potentiellement très aguerrie aux histoires peu claires. On apprendra alors qu’elle est en proie avec la mafia, pour des dettes abyssales. Un grand part d’ombre plane alors sur elle.
Mais elle parvient si bien à se rendre charmante et délicate, ne serait-elle alors pas sournoise ?
On est sans cesse sur le fil, d’autant que le jeune homme manipulé n’est pas tout blanc non plus. Dans l’entreprise où il officie, il est interdit d’entretenir une relation avec d’autres employés. Or, il sort avec deux d’entre elles.
Tout est un peu flou dans ce film qui se déploie en dyptique. Le second opus, Fuis moi je te suis est déjà en salles. L’occasion de découvrir les dessous de cette relation à deux vitesses et sans aucun doute, encore quelques rebondissements.
Gageons que le rythme soit plus soutenu car si formellement la trame de ce premier épisode est tout à fait réussie, je lui reproche une lenteur qui ne favorise pas l’excitation procurée par les tourments de cette relation.