J’ai vu le nouvel opus de Mia Hansen Love (quel beau prénom et patronyme) alors que j’étais de passage à Cannes, au festival, en mai dernier.
J’en garde un souvenir doux quoiqu’emprunt de la douleur de ce sentiment de vie de ceux que nous aimons le plus, qui diminue, qui s’en va petit à petit.
Mais plus encore que cela, ce film très délicat, dit l’explosion émotionnelle que donne le fait de vivre à la fois un grand malheur et un grand bonheur.
Melvil Poupaud, encore… Pour notre grand plaisir. Il est là, tout à son jeu, il donne corps à son personnage. Quel charme !
Il joue ici le rôle délicat d’un homme tiraillé entre deux histoires d’amour et notamment celle qu’il entreprend ici avec une amie de longue date fraichement retrouvée, jouée par une Léa Seydoux au naturel désarmant. J’aime définitivement cette actrice de plus en plus.
Elle est ici maman d’une petite fille qu’elle élève seule à Paris et s’occupe de son père de plus en plus dépendant du fait de la maladie qui le diminue un peu plus chaque jour.
Le film, sur le papier, peut sembler peu attrayant puisqu’il y est question de maladie, de dépendance… Mais il ressort de cette délicate oeuvre une véritable douceur de vivre et puis cette force qui veut que nous avancions et que nous vivions notre vie quand bien même ceux que nous aimons le plus nous cause du soucis et nous demande du temps et de l’énergie.
Ce film dit le besoin indispensable de penser à soi – aussi et surtout – lorsqu’il est question de s’occuper des autres, de nos proches. S’oublier ne sert à rien, on ne peut donner que ce que nous avons. Comment alors venir en aide à ceux que nous aimons si nous sommes dépourvus de vie.
A nous alors de trouver la façon, le rythme, la source de vie qui nous armera, nous fera avancer et ainsi être là, véritablement, pour ceux que nous aimons. Un sujet délicat très habilement amené.