S’il y a bien un point indéniable, c’est que Claire Denis parvient à créer des atmosphères. A créer des mondes je pourrais même dire.
Si son nouveau film, (qui sort seulement en salles alors qu’il s’est vu gratifié du Grand Prix au festival de Cannes 2022), se passe au Nicaragua, il donne le sentiment de se passer dans une contrée inconnue, éloignée de tout.
Ces deux amants en peine sont au coeur, au centre de tout… esseulés.
La réal fait d’eux leur unité.
S’il y a bien un second point indéniable, c’est que Claire Denis devrait peaufiner un tantinet soit peu son scénario de sorte à ne pas nous laisser face à un film à l’ambiance certes puissante et chaude mais si mièvre par ailleurs.
Car si l’ambiance générale du film est torride et moite, les mots échangés sont froids et secs.
« Ta peau est si blanche, j’ai l’impression de me faire baiser par un nuage »
Vraiment ?
Tout est à l’avenant, le film est par essence vénéneux et la pellicule porte en elle la fièvre des personnages lorsque de nombreux aspects du scénario nous ramènent à la dure loi de la gravité et plombe le tout avec lourdeur.
Nous reste la musique qui vaut pour beaucoup dans la création de cette atmosphère sexy.
Nous reste surtout un film bien plus prude qu’il n’y parait.