C’est peu dire qu’il qu’il transforme l’essai avec brio. J’entends souvent parler de la difficulté à réaliser un deuxième film. Certains parlent même de « malédiction ». Il est certain que Thomas Cailley passe à travers les gouttes de cet échec.
Son nouvel opus, le second donc, est une merveille. Sans doute car il puise en lui la force d’une écriture belle comme un conte, d’une histoire familiale forte, d’une ode à la nature…
Thomas Cailley m’avait totalement embarquée dans son histoire de fin du monde qui mettait en scène une Adèle Haenel plus puissante et douce à la fois, que jamais.
Quelle poésie que ce nouveau film sur la mutation. La mutation humaine. La mutation de l’ensemble du vivant.
En voilà un film multiple !
On peut alors y voir une métaphore sur l’adolescence. C’est en tout cas une quête que ce film. Un chemin vers l’acceptation de soi et de l’autre.
C’est également un film sur l’écologie – très finement mené – qui dit l’urgence qui est la nôtre, de retrouver le lien avec la nature environnante.
On peut encore y voir un film sur l’acceptation de l’étranger, de celui qui est différent.
Car oui nos sociétés évoluent. Les choses, les espèces, nous mêmes sommes en mutation permanente. Rien ne se voit vraiment de prime abord, l’évolution est lente. Et un jour, le changement est là, sous nos yeux et il nous faut vivre avec, s’adapter, se remettre en question, sortir de sa zone de confort.
Le film est tenu de main de maitre par un Romain Duris touchant au possible en mari esseulé et en père aimant mais dépassé qui souhaite transmettre coute que coute.
Paul Kircher est quant à lui sublime de naturel, de pureté. Son élocution est superbe !
La scène d’ouverture dit déjà tout du sujet du film et mêle banalité du quotidien (pas si banal que ça) et fantastique, avec brio.
Un bonheur de cinéma !