Ce que je retiens de ce film haletant, c’est déjà un duo. Celui formé par Karim Leklou, qui me plait de plus en plus, film après film, et de Vimala Pons que je découvre véritablement avec ce rôle.
Quelle belle façon de dire le couple, et la difficulté de collaboration et de cohabitation qui lui est afférent.
Le film, qui joue avec les codes du film de genre, dit aussi ces pulsions féroces et mauvaises qui nous habitent dans un environnement de plus en plus nocif, et étouffant.
Car Vincent voit son quotidien quelque peu perturbé. Il attise la violence des autres, de son entourage. Dès qu’il crois le regard de quelqu’un, ce dernier en vient à lui faire du mal, comme pour l’exterminer.
Si le film ne se veut pas négatif – il ne l’est à aucun moment – il a le mérite de parler vrai et de donner une vision sans faux semblant de cette société qui est la notre et se trouve être de plus en plus violente, vile.
Il dit aussi cette perte de repères qui enfonce les gens dans des abimes de doutes, de mal être, en proie à des comportements brutaux et colériques vis à vis de leurs comparses.
Au coeur même de ces profondeurs resterait alors le couple, ce binôme formé par une forte dualité qui parvient à s’unir malgré tout : seul rempart contre la violence alentour.