C’est là le genre de film que j’ai eu plaisir à voir lorsque j’ai commencé à aller au cinéma il y a désormais 20 ans. Les histoires de familles, bourgeoises… qui cachent un secret.
Je ne saurais trop dire pourquoi mais si l’envie est toujours là – j’en veux pour preuve le fait d’être allée à la rencontre de ce film quelques jours après sa sortie – le plaisir n’y est plus.
Si Emmanuelle Devos mérite en effet tous les éloges qui lui sont faits – l’a t-on seulement une seule fois vue manquer un rôle ? Elle est systématiquement très bonne et juste – le film en lui même m’est tombé des mains.
L’actrice porte le film avec le rôle de cette épouse et mère au foyer qui soutient, défend, porte son mari face aux horreurs qu’il a commises par le passé et qu’il tente de cacher à tout prix. Des actes pédophiles.
Elle est à la fois en retrait permanent et impose une présence incroyable. C’est par elle que tout se passe et que tout se trame.
Son mari gravite autour d’elle, tant bien que mal, en proie à ses démons et pourtant sur le devant de la scène puisqu’il incarne un avocat médiatique et médiatisé de par le procès qu’il couvre : un grand procès que l’on pourrait comparer à l’affaire d’Outreau dont le retentissement fut grand.
C’est Daniel Auteil qui interprète ce rôle et il est exactement là ou on l’attend et l’imagine. Je l’ai tant aimé dans Un coeur en hiver du grand Claude Sautet mais le trouve systématiquement pénible depuis. Et le film date de 1992 ! Une vibe désagréable je dirais. Une vibe d’un autre temps en tout cas.
Le film ne nous épargne pas ce que je perçois comme étant des scènes fourre tout « qui font bien » et sont « dans l’air du temps ». Le réal semble vouloir les utiliser pour venir donner un semblant de rythme à un film qui manque de verve et de propos assumé. La scène de boite de nuit, la scène de conduite de nuit… et la très tendance scène musicale qui veut remettre au goût du jour un titre désuet ici un de ceux de Balavoine (si je l’ai bien reconnu). De quoi affrioler un peu les esprits pense t-on…
Mais au final, tout cela nous laisse avec la désagréable sensation d’être face à un film mille fois vu, qui relate un fait divers sans aucune prise de hauteur ou de point de vue.
Très silencieux alors que le monde extérieur tel qu’il est figuré ici, à savoir : la décadence d’une bourgeoisie protégée à l’extrême, et d’une justice à deux vitesses, nous engage à hurler, à dire notre hargne.