Ils sont jeunes, beaux et viennent de se marier. Elle est enceinte et tous deux attendent avec impatience la venue de cet enfant qui viendra ajouter de la joie à leur cocon.
Un beau jour (ou était-ce une nuit ?), c’était en pleine nuit oui, le mari se réveille, s’assoit sur le lit et dit cette phrase à la signification incompréhensible : « Quelqu’un est entré ».
Le lendemain matin, sa femme le question, il semble vouloir éluder la question et se contente de lui rétorquer que c’est le début d’une réplique qu’il doit apprendre pour l’un de ses prochains tournages. Il est comédien.
Mais les nuits s’enchainent, et si elles ne se ressemblent pas, elles sont emplies de chaos. Le mari se gratte la joue au sang, dévore de la viande crue dans le réfrigérateur, fait même preuve d’une certaine violence à l’encontre de sa femme qui en vient à craindre pour sa vie et celle de son bébé.
La voisine du dessous confirme : le couple est bruyant la nuit « mais ce n’est pas de leur faute »…
On consulte alors les meilleurs spécialistes du sommeil et le verdict tombe : il s’agit d’une pathologie qui s’apparente au somnanbulisme.
Riche idée pour ce réal qui signe ici son premier long métrage et dit avoir appris tout ce qu’il sait du cinéma grâce à son maitre Bong Joon-Ho (The Host, Parasite…) de tirer partie des maléfices d’un sommeil contrarié. La nuit est source de crainte, de mystère et de bien des terreurs potentielles, et le film joue sur ces aspects là.
Autre point non négligeable et qui offre une bonne partie de ses qualités au film (récompensé du Grand Prix au festival de Gérardmer), son côté allègrement féministe. Très vite l’épouse, qui connait son mari, et à une mère connaisseuse (!) évoque l’idée d’une manipulation ou d’une quelconque prise de possession de son mari. Comme souvent au cinéma, dans le cinéma de genre, lorsqu’un esprit est là, qu’un drame se profile et qu’une situation dégénère, la mise en scène utilise une tâche. Cette fois elle est au plafond et elle n’a de cesse de s’élargir. Le mal est là et il se répend.
Ainsi ce film est tout à la fois une comédie sur le couple, et un film presque social qui offre une belle perspective sur la question de la charge mentale féminine.
La femme, facilement jugée d’affabulatrice sera alors « vendue aux loups » alors qu’elle avait, depuis le début, la clé de toute l’histoire.
Une belle ode à la conjugalité.