S’il n’est pas le choc cinéma que j’attendais – mais fallait-il seulement qu’il le soit ? – le nouvel opus de JB Marlin est une ode ardente sur l’amour qui ne se dit pas mais se vit, au plus profond.
C’est en fait cela la ligne de JB Marlin, filmer la rencontre et l’amour, profond, qui unit deux personnes. Ici Djibril et Camilla qui se rencontrent alors qu’ils n’ont que 14 ans et conçoivent un enfant. Ali.
Si vous le lisez vous savez que son précédent opus Shéhérazade, découvert tardivement après sa sortie en salles, à la cinémathèque, fut un choc cinéma. Une histoire d’amour incandescente qu’il a filmé avec toute la candeur et la pureté des grands amours qui ne se vivent qu’une seule fois. Ce film m’a bouleversée. Il dit tant de l’humain, de ce que l’on montre, et de ce que l’on cache et ce qui nous anime, au plus profond de nous.
Salem est un peu moins prenant et je m’en veux de les comparer. Il n’y a pas de quoi. Mais j’en attendais plus.
Il y a ici quelque chose qui ne prend pas, qui ne happe pas.
Si le film regorge d’idées de cinéma et que JB Marlin prouve qu’il sait filmer les êtres humains et leur donner toute leur dignité, il ne parvient pas à faire décoller son propos et ses personnages.
La trame shakespearienne fonctionne et donne tout sa dimension tragédienne au film qui flirte tantôt du côté du plus pur classicisme, tantôt du côté du film de genre ou du western même !
Reste la délicatesse avec laquelle JB Marlin évoque la question du trouble psychique, et questionne la transmission. Que laisse t-on ? Que donne t-on lorsque le concret de la vie n’est pas assez pour se sentir ancré ? Une certaine idée de la foi, une philosophie de vie… Croire en tout cas à quelque chose, c’est cela s’ancrer dans la vie.