AMHA (A Mon Humble Avis)

Emmanuelle

Posted by Barbara GOVAERTS

Oh la plaie !

J’attendais ce film pour au moins deux raisons valables. Celle de voir à l’écran Noémie Merlant, une actrice que j’apprécie et dont j’aime voir l’évolution ; et pour la découverte au cinéma d’un film érotique, une catégorie de films que ma génération n’a jamais connue.

Si la réalisation est léchée, elle mise tout sur cette atmosphère feutrée qui en devient lassante, très rapidement.

Dès la première scène, je vois le dessein de la réalisatrice qui n’est autre que de nous engager à prendre le parti de son actrice / de son personnage principale, la dite « Emmanuelle ». Jeune femme d’une beauté froide et classique, on la découvre séductrice au point de prendre les devants lors de son trajet en avion et d’inviter un homme à la rejoindre dans les toilettes. S’en suit alors une scène de sexe d’une froideur sans nom. On comprendra très rapidement qu’Emmanuelle, aussi libérée et libertine soit-elle, est surtout bloquée dans son corps et incapable d’assouvir ses désirs, son désir. Elle ne jouit pas / plus.

Emmanuelle est responsable du contrôle qualité. C’est le métier qu’elle exerce et on la découvre donc alors qu’elle voyage vers Hong Kong pour juger si les services d’un hôtel de luxe sont bien optimums. On apprendra bien vite, qu’elle doit trouver une faille qui permettrait de virer sans demie mesure la patronne de cet hôtel bien trop difficilement licenciable. Un film bien dans l’air du temps, avec cette énergie macroniste et libérale qui a intégré dans les moeurs le fait de noter tout et tout le monde. Un régal !

Pourquoi alors ce même film semble t-il par ailleurs si rance et daté ? Sans aucun doute justement car il a de forts relents néo-libéraux. Et qu’il en devient puant. CQFD.

Car franchement que dire d’un film – et ce, même si j’entends qu’il s’agit là d’une adaptation d’un roman des années 70 – qui vient nous asséner le fait que les occidentaux (comprenez ici les américains et les européens) détiennent le pouvoir sur les orientaux (ici les Hong Kongais) mais ont perdu tout sens du désir ? Ce même désir qu’ils / elles viennent retrouver au contact des asiatiques non pas chaleureux, mais au magnétisme tout à la fois désinhibé et envoutant.

J’y vois là une forme de racisme. Et cela me gène fortement.

Je me déplaçais pour découvrir un film qui devait marquer d’une pierre blanche la renaissance d’un genre de cinéma, et me retrouve au final face à un film daté au possible au propos plus que discutable.

Pas d’orgasme de mon côté !

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