C’est toute la tendresse du réalisateur pour Barbès, ce célèbre quartier de Paris qui souffre d’ailleurs de nombreux clichés, qui transparait dans ce film. Le sien. Son tout premier.
Ce réalisateur c’est Hassan Guerrar, un attaché de presse connu dans le milieu du cinéma qui s’est donc lancé dans l’aventure cinématographique avec ce récit quasi autobiographique.
Ce film c’est l’histoire d’un homme et d’un quartier, Barbès donc.
Malek est un jeune homme tout juste arrivé d’Algérie, installé à Montmartre. Le film se situe en pleine épidémie de COVID alors que le confinement invite à rester cloitré. Malek va alors faire la découverte de Barbès et la rencontre de personnes chaleureuses qui vont l’inviter à rejoindre leur cercle. Et quel cercle !
Ici, c’est vrai, on galère… Il n’y a pas de grand soir mais chaque soir est une fête ! Car on se rassemble, on refait le monde, on partage des rires et des discussions, un bon repas… On vit.
C’est là que le film place son curseur. Il vise à nous dire la vie dans ce qu’elle englobe en fait de plus simple et de plus beau et précieux. La joie de pouvoir déambuler à sa guise (sauf lorsque les flics vous gazent sans aucune raison apparente), de croiser au détour d’une rue un ami, ou une personne que l’on pourra aider, guider ou juste à qui l’on pourra sourire. Ce film c’est l’essence même d’une vie en vase clos mais ouverte sur ce que la vie recèle de plus important et grand. L’humanité.
Sans pour autant omettre de montrer et dire la difficile réalité, ni jamais chercher à embellir quoi que ce soit. Le film sonnerait faux le cas échéant. Le film montre les magouilles et cette économie parallèle rendue obligatoire par une économie dite officielle qui laisse les plus démunis au ban de la société.
Barbès, little Algérie s’attache à dire l’importance de maintenir des liens qu’ils soient amoureux, amicaux, de voisinage, sociaux… Ce sont eux qui nous rendent humains, qui préservent notre humanité.
Et cet acteur Sofiane Zermani… Son regard et sa façon de déambuler. Pas besoin de bien plus pour porter ce propos humaniste.