63.
C’est le nombre de films que j’ai vus cette année.
Soit 5,25 par mois.
1,21 par semaine.
D’aucuns diront (les puristes cinéphiles) que c’est peu.
Il est vrai que c’est un chiffre, et une moyenne, en chute libre, moi qui ai pour record le nombre de 113 films vus en une année.
Mais ça, c’était il y a longtemps, lorsque j’ai débuté ma vie de cinéphile.
C’était en 2004. Il y a donc 20 ans.
20 ans de cinéma.
Je suis passée de (quasiment) rien, à tout.
Je me souviens de toutes les séances que j’ai faites entre mes 0 (en vrai j’avais 6 ans la première fois que je suis allée au cinéma) et mes 22 ans, et il y en eut 13,5 (la liste est disponible sur simple demande, le 0,5 figurera dans la liste !)
Et puis j’arrive à Paris en 2002, et ces frontons de cinémas me font de l’oeil. Quand j’y repense… Ce fut vraiment un appel…(j’en parle ici.) Et alors que j’étais étudiante, l’envie et la possibilité de tout voir, de découvrir tous ces réalisateurs dont j’ignorais tout ! Le plaisir des doubles séances… La curiosité à son comble. L’ouverture d’esprit à son firmament. Sans aucun doute la période de ma vie la plus enrichissante (après la grande période enfantine de tous les apprentissages).
Le plaisir grisant de cette lumière qui s’éteint et qui nous laisse face à ce large écran blanc, source de découvertes, de surprises, d’ennui parfois (ça a du bon l’ennui je l’ai toujours su), d’émerveillement souvent…
Et l’envie qui émerge de laisser une trace quelque part, de parler de tous ces films. Et moi qui suis pourtant très locace, je sens que je le ferais mieux à l’écrit. Nous sommes en 2010, et c’est la grande période des blogs.
C’est alors que je créé Barbara Fait Son Cinéma, qui vit toujours aujourd’hui et qui, tel un fil conducteur de ma vie de cinéphile, dit mes coups de coeur, mes coups de gueule, dit un peu qui je suis aussi, et me fait réaliser à quel point mon oeil s’est affiné face à ces larges écrans blancs.
A quel point mon esprit s’est évadé souvent, face aux nombreux films que j’ai vus, mais pour finalement me donner un cadre, un esprit critique, un sens du beau, une oreille pour apprécier le chant des mots, et m’aider à vivre mon monde, à mieux comprendre l’humanité toute entière et nos sociétés.
C’est cela le cinéma. Une ode à la vie dans tout ce qu’elle regorge.
Pour moi, le plus beau des arts.
Quelle chance j’ai qu’il ai réussi à me happer !
Et ma période radiophonique avec Betty Mourao et Bruno Cras sur cette web radio dédiée au cinéma : Séance Radio (qui n’existe plus aujourd’hui, était chapeautée par BNP Paribas, un grand partenaire du cinéma,) qui m’a justement permis de partager autrement, de vive voix plutôt qu’à l’écrit, mes avis.
Et Cannes et son festival depuis 2012 pour élargir encore davantage ma cinéphilie et m’ouvrir à d’autres mondes encore. Ce monde dans le monde où rien d’autre n’existe mais où tout existe en même temps, très fort et encore plus puissamment. Cannes est en fait la résonance du monde à la fois fermé sur lui même (à lui seul il représente le cinéma et tout le cinéma) et totalement ouvert sur la vie, les sociétés, les hommes et les femmes qui nous entourent. Ici plus que nulle part ailleurs, il semble que le monde entier parle une seule et même langue, celle du cinéma, ce moyen d’expression universel qui unit tout un chacun. L’écrin du cinéma mondial et le miroir de nos sociétés.
Egalement, ce ciné-club créé en 2019, chez Rumeur Publique mon ancienne agence de communication. Un projet qui me tenait à coeur, pour partager cet amour du cinéma et vivre des moments d’échange. Des souvenirs exquis devant La Corde de Hitchcock, La piscine de Deray, Dracula de FF Coppola ou encore 120 BPM de Campillo et Le Prix du danger de Yves Boisset.
Alors j’ose le dire, que je voie 63 ou 113 films n’est clairement pas le sujet. Au fond, c’est la passion avec laquelle on fait les choses qui compte.
Et elle est là, toujours vivace. Plus vivace que jamais en fait !
PS : je n’ai pas tellement changé physiquement depuis 2004…