Gravity est une expérience physique et sensorielle hors du commun.
Dès la première seconde, mais vraiment dès LA première seconde avec ce son si fort et puissant auquel succède ce silence intersidéral, j’étais saisie – le coeur battant et avec l’assurance que j’étais face à un film d’un nouveau genre.
Moi qui justement suis dans une phase où mon intérêt pour le coté technique du cinéma est grandissant, je ne peux être que subjuguée par cette façon, nouvelle, de filmer et d’offrir un rendu si vrai, réel et fort au spectateur. Je n’ai pas encore eu l’occasion de me renseigner justement sur les techniques de tournage, c’est tout juste si j’ai entendu parler de cet astronaute lui même bluffé par le rendu tellement réaliste du film, et de ce journaliste espagnol qui pensait que le film avait été tourné dans l’Espace : le pauvre, certes c’est de la naitveté mais je ne le blamerai pas, il a dû tellement y croire !
Vous l’aurez donc compris, la justesse et le réalisme de l’oeuvre sont sans précédent. La 3D ne fait qu’accentuer ce sentiment d’être, nous aussi dans l’Espace. Le spectateur participe activement au voyage. C’est bien simple je n’ai pas décroché une seule seconde, subjuguée par la beauté de l’action, par le jeu vraiment très bon de Sandra Bullock qui tient le film (elle est de toutes les scènes) et par la touche fort sympathique apportée par ce cher George (d’ailleurs, comme lui, j’étais émerveillée par les vues du lever de soleil sur notre planète : sublime.)
Mon coeur battait, réellement, à l’unission de celui de Sandra Bullock (qui joue le Dr Ryan Stone dans le film), on partage avec elle ses angoisses, ses peurs et ses joies lorsqu’elle parvient finalement à contrôler à nouveau les situations. Son jeu et la façon dont elle est filmée sont, une fois encore, impressionnantes. On manque d’oxygène avec elle, on tourne et on vire avec elle… de l’inédit.
Alors oui, d’accord le scénario ne fait peut-être pas mouche mais le film soulève tout de même des points de réflexions intéressants. Il nous rappelle le sens du sacrifice, le sens du devoir et surtout l’importance de la non résignation et du dépassement de soi. En ces temps où tout va vite et où il semble que l’échec ne soit plus permis sous peine de renonciation immédiate, il est bon de se rappeler qu’il faut parfois (toujours ?) chercher à surmonter ses peurs, ses peines et aller de l’avant.
Le film est volontairement très figuratif. Cette scène où elle rejoint la station et ôte son uniforme pour se retrouver en position foetale (en apesanteur donc bien sûr) et puis bien évidemment, la scène finale où elle sort de l’eau (vous comprendrez en l’ayant vu mais NON, nous sommes d’accord il n’y a pas de piscine dans l’espace !) telle un nouveau né qui fait face à la vie, à sa vie.
Enfin, Gravity est un film sur la solitude et sur le poids extême qu’il pose sur les épaule de ceux qui la ressente. Si le Dr Ryan Stone ne ressent pas son propre poids dans l’Espace, il est certain par contre qu’elle ressent celui, immense, de la solitude et du désarroi.
Gravity est une épopée unique… que j’ai bien envie de retenter.
Houston, do you copy? / Houston, vous me recevez ?