Non New York Melody n’est pas un très grand film – on pourrait même aller jusqu’à dire que c’est la bluette musicalo-sentimentale de cet été 2014 – mais c’est un film que j’ai grandement apprécié. Et puis disons le clairement, nous sommes le 7 août, j’ai épuisé tous mes congés et le temps est franchement maussade à Paris : une balade en musique dans les rues et sur les toits de New York n’est pas de refus (New York qui est d’ailleurs très bien filmée).
Cette épopée new-yorkaise raconte donc la rencontre entre Gretta (Keira Knightley agaçante à cause de mimiques trop prononcées comme à chaque fois, mais pas en costume d’époque pour une fois !), une jeune femme auteur de chansons à succès fraîchement larguée par « sa rock star de mari », parti avec une des nanas du groupe lors d’une tournée (oui, cliché, je sais). Gretta donc et Dan (Mark Ruffalo, moins bon qu’à son habitude car mal dirigé sans doute mais assez sympa), producteur, alcoolique, dans une maison de disques, séparé de sa femme et de sa fille.
La musique adoucit les mœurs c’est bien connu. Elle semble également adoucir les douleurs et faciliter les échanges. C’est en tout cas par son biais que ces deux là, chacun à un croisement de leur vie, vont se trouver.
Il n’est pas question ici d’un quelconque rapprochement amoureux (ou alors je n’ai rien compris au film) mais d’un échange et d’un ralliement salutaire qui leur fera, à chacun, réaliser que seuls les projets que l’on porte à leur terme sont un ciment de la vie. En ce sens, le film évoque le sujet – qui m’est cher – de la réalisation de soi. Acte primordial sans lequel il semble impossible d’aller vers l’autre, d’être bien avec l’autre, quel qu’il soit (amoureux, ami, collègue, voisin…)
Sinon, le film est – à ma connaissance – un des rares à évoquer le monde de la musique et de son industrie. Sans être lourd ni même se vouloir « sérieux » et profond sur le sujet, cette comédie évoque les ravages d’une société de consommation exclusivement basée sur le profit qui semble, au final, incompatible avec le bonheur, le vrai.
Créer, partager, vendre, remixer, labelliser, polir, faire entrer dans un moule… Pour au final se perdre et ne plus se retrouver dans l’oeuvre que l’on a créée au départ.
C’est là le cas précis avec une chanson évoquée dans le film mais si l’on se penche sur la question, c’est le cas pour bon nombre de nos créations, de nos idées et de nos comportements.
Le film semble vouloir nous dire l’importance de l’authenticité et je trouve cela assez rare pour être salué.