Cet après midi encore je répétais à quel point j’aimais le cinéma français, lui si souvent décrié et incompris.
Certes c’est toujours le cas, je l’aime ce cinéma qui se veut si proche de nous, presque à notre image. Cela dit, depuis que j’ai repris mon rythme ciné de rentrée, j’ai vu 2 films français qui font flop.
Je m’explique. Non pas qu’ils soient mauvais, non : l’idée est bonne, le fond est profond mais la forme est mal gérée et nous laisse une sensation de quasi tristesse, autant dire : un sentiment fort désagrable.
Les deux films en question n’ont rien en commun si ce n’est une grande lenteur, un côté très répétitif et le fait qu’ils soient une métaphore filée de la solitude.
Mais attention, pas cette solitude causée par le fait d’être seul mais cette solitude que l’on ressent même lorsque l’on est à plusieurs et forcément, celle là est bien plus insidieuse.
Gare du Nord m’intriguait très fortement. Déja sans aucun doute car je la fréquente depuis de nombreuses années (oui oui je viens du Nord… de Paris !) et puis parce qu’il est vrai que j’ai toujours eu un réel attrait pour les gares : ces lieux neutres mais bouillonant de vie où le Monde se croise, se retrouve, se sépare.
Gare du Nord traite de cela. De ces gens, pourtant entourés d’une foule, mais en fait si seuls face à leur vérité.
L’idée donc, est – je pense que vous ne me contredirez pas – intéressante et le sujet est, je dois dire, bien traité. Par contre, quelle lenteur, quel ennui ! On a bel et bien l’impression de se perdre dans les méandres de cette gare si vive et si morne. Les acteurs font leur possible, le réal aussi mais le tout est assez pesant car trop lent à mon sens.
Mention spéciale pour François Damiens qui tire son épingle du jeu. J’aime définitivement voir les acteurs dits « comiques » dans les rôles plus graves.
Tirez la langue, mademoiselle est une autre affaire. Sous couvert d’une jolie « carte postale » montrant la mère et la fille toutes de rouge vêtues, ce film est l’antichambre de la dépression, rien de moins ! Je vous assure qu’il m’en faut beaucoup pour qu’un film me ronge le moral mais là ce fût trop. L’ambiance, l’atmosphère est lourde, pesante et triste, vraiment.
Ces gens si seuls, si malheureux… ce n’est pas une vie ! J’ai été happée par leur douleur personnelle et commune. Seul point de soleil cette petite / jeune fille Alice tout aussi pétillante physiquement que dans sa façon de parler et de se comporter. Elle est la seule à apporter un brin de lueur dans ce triste marasme… Rien de moins.
Mon conseil, mon avis pour le cinéma français, comme cela en passant… Evoquer des sujets de vie, de grandes idées et coucher les grandes pensées de notre vieux pays sur une pellicule est une chose merveilleuse. C’est d’ailleurs ce que je recherche personnellement dans ce cher cinéma hexagonal mais pitié : ce n’est pas tant la peine d’y ajouter tout ce mélodrame ! Les gens ont envie de sourire, de rêver… certes de toucher au plus près à notre réalité mais sans pour autant sortir de la salle avec le moral dans les chaussettes ! Les grands états d’âme, c’est bien ! Mais garder le sourire c’est encore mieux.