Vous l’aurez compris si vous avez lu le post précédent, mon week end n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices, cinématographiquement parlant.
Les astres ont dû changer leur course puisque la suite fût fabuleuse de ce point de vue là.
Tout a d’abord commencé par la Master Class de Cédric Klapisch organisée au cinéma Publicis dans le cadre du Champs Elysées Film Festival. Je réalise que je ne vous ai pas encore parlé de ce festival pourtant fort sympathique. J’étais passé complètement outre l’an passé et l’ai découvert par hasard cette année. Il s’agit d’un festival ouvert à tous mettant à l’honneur des films français et américains diffusés dans les divers cinémas de celle que l’on surnomme « La plus belle avenue du monde ». Un très bon concept donc.
mon petit programme festivalier du week end (que je n’ai pas suivi à la lettre mais rien ne vaut l’improvisation !)
C’est donc ainsi que je me suis retrouvée face à Cédric Klapisch parmi une troupe de cinéphiles avertis pour ma toute première Master Class. Ce fût un régal d’échanger avec lui, d’entendre son point de vue sur le cinéma français et étranger d’hier et d’aujourd’hui, d’entendre son point de vue sur la question de l’exception culturelle, de l’entendre nous parler de son amour pour le septième art, de son évolution et de sa trajectoire dans ce milieu, de ses années passées à New York qui marqueront pour toujours sa façon de filmer les gens, de filmer la vie qui court et qui s’agite et surtout, sa volonté de filmer l’évolution de ses acteurs, comme celle de Romain Duris son acteur fétiche, à qui il a offert les traits de Xavier dans l’Auberge espagnole, les poupées russes et prochainement le casse tête chinois (en salle le 4 décembre prochain).
En clair : 1 heure trente de sympathie, de franche discussion, d’échange riche et en prime : la projection d’un de ses tous premiers courts : « In transit » qui raconte l’histoire d’un violoniste bloqué à l’aéroport de New York et qui porte à l’écran, déjà, les thème phares du cinéma de Klapisch : l’amour pour la musique, pour la photo et surtout ce sentiment d’être toujours en marge de la société, presque à côté de la plaque… d’être en recherche de soi.
C’est sans transition aucune que je suis ensuite allée voir L’inconnu du lac, le film qui a remporté le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes dans la catégorie « Un Certain Regard ». Film choc et qui, du moins, fait parler puisqu’il met en scène les amours de deux hommes de façon très explicite. Autant vous dire que c’est avec une légère appréhension que je suis allée voir ce film.
Quelle ne fût pas ma suprise lorsque j’ai réalisé que ce fillm était d’une douceur et d’une émotion sans nom. Une nouvelle fois, je réalise donc l’importance de l’oeil du cinéaste et à quel point le regard qu’il porte sur ses acteurs, sur son histoire et sur son film tout entier peut changer du tout au tout la vision finale de ce qui est porté à l’écran.
A aucun moment je ne me suis sentie gênée ou mal à l’aise : ce que l’on voit c’est le Désir, l’Amour, la Passion.
Ce film est sublime : les images, ce lac justement qui brille au soleil tel un écrin, ces hommes (ben oui faut le dire quand même !)
Douceur et beauté certes, mais force est de constater que la mort rôde tout autour : symbole du sida, de la maladie ou du rejet… les analyses vont bon train. Ce que je retiens en tout cas, c’est la force de cette belle fable qui parvient à exprimer sur un écran avec force et conviction les notions d’amitié (quel beau personnage que cet homme rondouillard en retrait) d’amour, de passion, d’attirance et de peur auxquelles se mêle le désir.
C’est franchement beau.
Voilà s’en était tout pour cette première journée festivalière (sachant que l’inconnu du lac n’a rien à voir avec Le Champs Elysées Film Festival) mais je suis comme ça moi, j’aime mixer les programmes !