Je vous entends, vous vous dites mais que fait-elle à se focaliser sur Cannes ? Qu’en est-il de ses chroniques (si agréables à lire, pertinentes… bon ok sur ce point je m’emballe !)
Je vous ai, je dois l’avouer, quelque peu délaissés ces derniers temps. Ce qu’il faut déjà savoir c’est qu’après une longue période faste durant laquelle je pouvais aller voir jusque 5 films par semaine, l’activité s’est alors réduite faute de synopsis correspondant à mes souhaits, à mes gouts…
Après m’être endormie devant Les adieux à la reine (si si) et avoir poussé des soupirs incessants devant My week with Marilyn (quelle déception…), je me suis dit qu’une pause s’imposait. « Avaler » des films c’est une chose, mais prendre le temps de les apprécier et d’en ressortir quelque chose en est une toute autre. J’ai alors déserté les salles obscures pendant quelques semaines pour mieux y retourner ensuite.
D’abord pour voir un film que j’aurais bien laissé filer, mais qui m’a, au final, réservé une bien belle surprise : Radiostar et un autre, dès le lendemain, que j’attendais pour la simple présence de Patrick (les plus moqueurs sauront railler mon amour pour lui et peut-être même m’en tenir rigueur mais ne vous efforcez pas trop, je l’assume parfaitement). Je parle donc du film : Le prénom, ce huit clos savoureux et rythmé qui nous donne à réfléchir sur notre rôle au sein de la famille et plus largement au sein de notre sphère sociale.
Les deux films, bien que différents sur bien des points – l’un nous emmène faire un tour de France alors que l’autre nous confine dans le salon cosy d’un appart’ de bobos parisiens abordent au final un sujet quelque peu identique : peut-on rire de tout, avec tout le monde ?
Je me suis surprise à trouver que oui après tout… Il faut pour cela cependant une bonne dose d’autodérision, de prise de recul et surtout l’obligation d’être droit dans ses bottes. Non point de susceptibilité dans l’air au risque de casser à jamais le semblant de relation créé. Le prénom, pièce adaptée au cinéma vient ainsi revisiter le dîner de famille au point de le transformer en véritable pugilas dès lors que le petit malin de la famille fait une mauvaise blague en annonçant le prénom qu’il a choisi de donner à son fils… Le film vient également aborder un thème qui m’a particulièrement touché : la vision que les autres ont de nous est-elle fidèle à celle que nous avons de nous-même… on se rend compte que c’est loin d’être aussi simple.
On voit donc double, triple et on s’amuse de cette guerre interne qui viendra sans doute au final renforcer les liens de personnes qui ne faisaient au fond que se croiser… et je parle là du Prénom et de Radiostar… des rapprochements, des sujets qui se touchent et qui, au final, viennent nous faire réfléchir sous le prétexte du rire. Un excellent moyen de nous montrer les dégâts de l’égocentrisme et de l’individualisme… Nous ne sommes pas seuls sur cette Terre, prenons donc le temps de regarder un peu l’autre – qu’il soit un proche ou pas – on en sortira que plus fort. Je n’en connais pas beacoup qui soient forts à eux seuls. C’est en groupe et surtout en restant à l’écoute de l’autre que l’on apprendra sur nous même et que l’on avancera… ensemble.
Vous l’aurez alors sans doute compris, mon retour dans les salles obscures n’a donc rien de fracassant mais m’a tout de même offert du rire et une certaine réflexion… cela n’est donc en rien du temps perdu ou gaspillé mais un nouveau prétexte pour échanger avec vous.