AMHA (A Mon Humble Avis)

After

Posted by Barbara GOVAERTS

Voir ce film dans une salle de cinéma fut pour moi une expérience quelque peu meta.

Voir la fête sans la vivre véritablement au sens premier du terme – c’est à dire être sur place, toute enveloppée de ce son puissant, et prenant, danser, échanger… être à la place de ces gens là à l’écran – m’a placée dans une sorte de demi-teinte qui m’a avant tout permis de prendre du recul sur ce qu’est la fête justement.

Demi-teinte car je m’attendais avant tout à « vivre la fête » en voyant ce film. Et ce n’est pas tant ce que j’en retire. Si mes jambes et mes mains n’ont pu s’empêcher de bouger à quelques instants comme pour esquisser une sorte de mouvement de danse, je n’ai pas tant été emportée par l’ambiance festive du film. J’en suis alors venue à la conclusion qu’il doit être difficile de filmer la fête, la danse… D’en capter la fièvre qui s’en dégage.

Si le réalisateur filme au plus près des visages, c’est pour nous signifier le côté tout à la fois introspectif et convivial de la fête. Si le but recherché est souvent de prime abord de « faire la fête avec ses potes », il y a toujours au moins un moment où le besoin de se retirer « dans sa bulle » se fait ressentir. Il filme cela avec une vraie acuité pour nous dire la fête comme étant un espace de communion, avec soi même et avec les autres : du cercle restreint au cercle plus élargi. L’opportunité de se recentrer et de s’ouvrir. Selon l’état d’esprit, l’envie… le mood.

Si le film cherche alors à montrer, illustrer, incarner la fête, il dit aussi les questions qui lui sont propres. Et ce, par le biais de ces échanges, au calme, chez Félicie, le personnage féminin principal du film.

Ce couple nouvellement formé dit tout haut le gros questionnement qui habite tout teufeur invétéré.

Ce que nous vivons lors de ces moments de fêtes, les discussions enflammées sur nous même, sur la vie, le monde qui nous entoure, les grands sujets de sociétés… sont-ils des temps forts de nos vies qui nous enrichissent, nous nourrissent et nous élèvent ?

Ou sont-ils au contraire, des moments nocifs car également fait d’excès en tout genre : manque de sommeil, prises d’alcool et de stupéfiants, discussions tronquées et vaines sur des sujets récurrents et fermés…

Pour y avoir déjà réfléchi, je pense qu’il n’y a pas de réponse prédéfinie. Du moins, la réponse est en chacun de nous. Et elle n’est pas définitive.

Il y a sans aucun doute du bon à prendre dans toute expérience de vie, et la fête en est une. Et l’on appréhende ensuite le fait qu’être adulte et responsable, c’est savoir se préserver. Sortir du cadre un peu – car il le faut, je pense, pour casser un tantinet soit peu les normes qui nous enferment… La fête permet cela, et en cela elle joue un rôle sociologique, social très puissant – mais y revenir, dans ce cadre, car tous avons besoin de repères, de barrières, de garde-fous.

La fête, cet espace de liberté qui nous apprend le monde et avec, l’importance de se responsabiliser. L’expérience humaine ultime en somme ?

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