L’incandescence de l’amour, du plus pur amour, le tout premier. La chaleur de l’été passée à l’ombre des abricotiers, la délicatesse et la richesse de la culture.
Voici le programme de Call me by your name, ce film qui marque surtout à mes yeux la naissance d’un acteur sur lequel il faudra compter, le jeune et déjà grand Timothée Chalamet. Il faut le voir fendre l’armure, rester en retrait pour mieux observer et savoir convoquer la rencontre et le rapprochement lorsque vient alors le moment de ne plus perdre de temps et se dire cette attirance partagée.
Cet autre c’est l’étudiant venu travailler avec le père de Timothée alors professeur d’université. Totalement différent et donc fortement attirant. L’acteur que j’avais repéré dans The social network est parfait dans le rôle de cet éphèbe made in LA (très « américain west coast » en tout état de cause).
La pellicule regorge alors de soleil, de chaleur et de passion. Ces regards échangés de côtés et cette façon de se toiser si ce n’est de se provoquer ne seraient-ils pas alors les plus grisants, les plus forts, les plus éternels au fond ? C’est ce que semble vouloir dire le film mais assez maladroitement à mon sens. Le film prend son temps au risque de me laisser parfois de côté.
J’en arrive alors à me questionner. Toute cette beauté, cette intelligence, cette dolce vita au coeur desquelles on aurait aimé plonger ne vient pas m’habiter. J’aurais tout imaginé sur mon ressenti face à ce film que j’attendais énormément (depuis que Xavier Dolan l’a vu et a dit qu’il en était bouleversé) mais jamais qu’il me laisserait de côté. Tous les ingrédients sont là : cette saison que j’aime tant (et dont je me languie !), la place majeure de la culture dans la vie de tous et de chacun, l’ouverture d’esprit et de coeur qu’elle apporte et puis cette belle façon de dire l’importance du regard de l’autre porté sur soi, l’importance des découvertes, l’importance d’aller vers ce pour quoi nous sommes faits… Tout est bien là mais un petit quelque chose m’empêche de savourer totalement.
Serait-ce alors typiquement française (et donc râleuse) ou pire, aigrie et donc incapable d’accepter tel quel un bonheur parfait tel qu’il nous l’est ici montré ? Ce n’est pas que je ne crois pas à ce paradis mais il m’ennuie quelque peu.
Mais je me laisse porter car malgré tout cela, la beauté totale est là. La pellicule continue de tournoyer autour de ces jeunes gens emplis d’amour et ce spectacle me suffit enfin, à lui seul.
Et puis arrive la fin et là je comprends l’engouement. Cet acteur, au premier plan, retranché dans sa tristesse, et le monde qui continue de tourner.
C’est beau à en pleurer. Je pleure d’ailleurs et vois tous le film alors se dérouler à nouveau durant ce générique de fin qui n’en finit plus de nous dire la déchirure que représente la fin d’un amour et tout cela, sur le seul visage de Timothée Chalamet.
Là enfin j’adhère totalement. C’est brut et puissant.