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BFSC à Cannes # épisode 8 / Dansons sous la pluie

Posted by adminBarbara

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Le changement de décor a été net et radical. Le soleil a d’abord laissé place au vent puis à la pluie qui ne nous quitte plus pour la seconde journée consécutive. Moi qui ne suis pas du genre à me plaindre du temps (il s’agit d’une des rares choses sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir), force est de constater que l’ambiance n’est plus vraiment la même sur la Croisette. On se croirait sur le salon mondial du parapluie ou encore à un défilié géant de poules mouillées.

Mais quand on aime vraiment le cinéma on n’en a que faire de ce foutu temps !

La fatigue est là, elle se fait clairement sentir mais qu’importe, je poursuis l’épopée. On n’a pas tous les jours la chance d’être au Festival de Cannes.

Je vous ai donc quitté hier matin alors que je faisais la queue pour voir Lawless – Des hommes sans lois.

Le film m’a plu, disons le d’emblée. Ce western / film de gangster m’a emmené avec lui. Les acteurs (belle brochette) m’ont tous convaincus.

Le film raconte l’histoire de 3 frères menant leur affaire de contrebande d’alcool au temps de la prohibition dans l’Amérique des l’entre deux guerres. C’est avant tout une histoire de famille, la force des liens familiaux (family stick together comme le disent si bien les animaux de Madagascar !), une histoire de quête : le plus jeune frère (interprété par Shia Leboeuf : bluffant et définitevement bon acteur) a pour volonté de « booster » le petit business familial et de le tranformer en une entreprise de renom. Il s’agit d’une réelle « ruée vers l’or » pour lui. Il saura se dépasser lui, le cadet de la famille et le moins armé : à tous les sens du terme.

Le grand frère, joué par Tom Hardy (jolis bruits de bouche guturaux !) est le protecteur. Réputé invincible, il est l’homme à abattre pour les autorités rebelles et corrompues…

Enfin, comme tout film de cet accabi, les femmes tiennent un rôle mineur mais pourtant indéniable et clé. Elle sont le point d’ancrage de ces hommes prêts à tout et leur offrent la « touche douceur » qui leur manque.

 

Sans que cela ne soit prévu du tout, je sors du Palais après avoir mis en ligne le dernier post et découvre que la pluie a fait fuire la majeure partie de la foule. Je n’hésite donc pas à regagner la file d’attente afin d’assister à la projection d’Une Journée Particulière, le film documentaire réalisé par Gilles Jacob lui même, présenté hier à Cannes et en direct sur Canal +.

Je ne sais pas encore que je m’apprête à vivre un autre moment fort du Festival. La salle se remplie au dernier moment et Gilles Jacob arrive sur scène avec 35 réalisateurs réputés (ses préférés). J’apprends qu’une Journée Particulière raconte l’histoire type d’un réalisateur qui vient présenter son film à Cannes avec en prime l’extrait d’un film de chaque réal. Un hymne au cinéma, un cri d’amour à ces réalisateurs clés… Le cinéma qui nous permet de partager les thèmes forts de nos vies, les doutes, les joies, les rires, et ce, que l’on soit à Paris, Rio de Janeiro, Hong Kong, ou dans le village le plus reculé au monde. Moments précieux que ces moments que l’on vit dans une salle obscure. On partage les mêmes émois que l’on viennent d’ici ou d’ailleurs. Ce fut beau, ce fut fort…

 Pour vivre la présentation du film Une Journée Particulière

 

 

La journée suivante suit à peu de chose près le même shéma sans pour autant lui ressembler… Chaque moment, chaque seconde est unique à Cannes !

J’ai donc assisté en tout début d’après midi au film qui je pense sera Palmé. J’ai prévu de partager avec vous mes pronostics, cela fera l’objet d’un prochain post et nous y reviendrons donc.

Ce film c’est La chasse, un film danois qui raconte l’histoire d’un instituteur dont la vie va être brisée par la révélation d’une petite fille qui affirme qu’il a eu une conduite inappropriée : comprenez, pédophile.

Nous savons que l’homme est innocent, et c’est ainsi que nous sommes embarqués dans cette histoire mélant rumeurs et non dits.

C’est fort, c’est beau et c’est remarquablement interprété par Mads Mikkelsen (le méchant dans Casino Royale). On y voit la descente aux enfers de cet homme lambda, dont on imagine qu’il a toujours suivi les règles.

Tout est suggéré, rien n’est lourd ou encore moins vulgaire.

Le film cherche a montrer que oui, les enfants peuvent mentir, s’inventer un monde et il montre surtout la difficulté de rédemption après une telle accusation.

Le film nous laisse réfléchir à notre propre interprétation et je dirais même, (certains diront peut-être que le film n’est pas abouti) mais il nous laisse la liberté d’insinuer des choses… de la même manière que ces gens qui partageaient le quotidien du désormais paria, ont pu insinuer toute sorte de choses suite à la déclaration de la petite.

C’est très subtil et j’ai beaucoup aimé. Je doute qu’il reparte bredouille.

Les danois ont le vent en poupe ! Après avoir dégommé les français sur la scène mondiale de la restauration, il est fort probable qu’ils repartent de Cannes avec une palme.

Enfin, car je ne peux en aucun cas manquer cela, je décide de braver une fois de plus la pluie et ce, deux heures durant (dur quand même) afin d’obtenir une place de dernière minute et assister à la projection du dernier Resnais : Vous n’avez encore rien vu.

Ce fut une affaire de seconde, un ultime siège (véridique) m’attendait alors que le générique de début avait déjà commencé (chanceuse que je suis je vous dis).

J’ai passé un moment exquis en compagnie de la crème de la crème du cinéma français. Et croyez moi ou pas, je ne dis pas cela « pour faire bien ou pour faire chic ». Je reconnais le talent indéniable de ce grand Monsieur du Cinéma. Il me manque fort certainement la culture, la connaissance pour maîtriser un tel cinéma mais cela n’a enlevé en rien ce que j’ai pu ressentir.

On sent le talent, la passion du cinéma et des mots et cela n’a pas de frontière : ni culturelle, ni cultuelle, ni même sociale.

Et puis, j’ai vécu lors de cette séance mon émotion la plus forte depuis le début de ce festival. Lorsque nous avons réservé une ovation à Alain Resnais, visiblement touché par tant de reconnaissance.

 

 

Le cinéma est définitivement le lieu de tous les enchantements et de toutes les émotions.

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