Mon périple se poursuit sur la Croisette au rythme des files d’attentes, des ses nombreux échanges et pronostics (je ne sais pas comment ils font mais certains ont, au bout de deux jours de festival, déjà trouvé la Palme d’Or.
Le temps n’est pas le même à Cannes. Une heure peut sembler durer des minutes interminables (lorsque l’on est debout à côté de gens insupportables qui râlent et tente de te piquer ta place : oui ça existe, le cinéphile n’est pas toujours une personne raffinée !) et parfois les deux heures d’un film passent en un éclair.
Je suis jusque là chanceuse puisque je réussis à tenir mon planning et à voir les films que j’ai choisis.
Retour en détail.
Alors, on voit quoi à Cannes ?
Irrational man de Woody Allen. Hors compétition
- Le Woody de l’année est un bon cru ! Et je ne vous dis pas cela car je l’ai vu à Cannes (voir un film à Cannes est grisant c’est vrai mais je sais rester objective en tout lieu !)
- Souvenez-vous je n’avais pas été tendre avec son Magic in the moonlight beacouuup trop bavard (certes c’est du Woody mais tout de même). Dans cet « homme irrationnel » déjà il y a Joaquin Phoenix et cela suffit à me réjouir. Quel délice qu’il intègre l’univers allenien.
- Ici, Woody reprend ses thème favoris et universels : l’absurdité de la vie, son aliénation possible également et ses travers. Joaquin y incarne un prof de philo alcoolique et dépressif qui ne croit pas un mot de ce qu’il lit dans ses livres ou au contraire, peut être trop marqué par les écrits de ses pairs philosophes. Cet homme va donc retrouver le goût de vivre grâce à un projet certes loufoque et risqué : tuer un juge en réalisant le crime parfait. Je ne vous en dis pas plus afin de laisser le suspens intact.
- J’ai retrouvé dans ce nouvel opus l’ambiance de Match Point (la master piece de Woody Allen à mon sens et l’un de mes films préférés). L’on rit beaucoup du second degrés de ce film et de l’absurdité des situations. Woody est à son meilleur depuis longtemps et prouve qu’il garde cet œil vif sur les folies et autres névroses de l’Homme.
Notre petite sœur de Kore Eda. Sélection officielle, film en compétition
- Souvenez-vous j’avais découvert ce réal grâce au Grand Prix Cinéma ELLE pour lequel j’avais fait partie du jury en 2013.
- Ce film est beau, doux, pur mais plat. Trop plat. Il ne décolle jamais et cela lui donne un manque de perspective probant. C’est dommage car il s’agit d’un très beau portrait de femmes (4 sœurs donc) et le regard que porte le réal sur ces femmes est exquis. Ce film m’a permis de réaliser à nouveau à quel point le cinéma est un point d’ancrage du monde et ce, quelque soit notre position sur le globe. Je veux dire en ce sens que le cinéma est une expérience collective qui nous réunit tous quelque soit notre culture, notre pays d’origine. Ici, je me suis justement demandé si ce qui est pour moi une « platitude » ne serait pas plutôt du à ma non connaissance de la culture japonaise qui me semble si éloignée de la mienne, de ma façon de penser et de vivre. Point d’effervescence, tout est dans la retenue, même les engueulades !
3 souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Despléchin, Quinzaine des réalisateurs
- Mon coup de cœur de cette journée.
- Un focus sur la jeunesse, cet âge de tous les possibles comme on le dit mais surtout, cet âge de toutes les découvertes et de tous les doutes.
- Cet épisode de la vie où l’on ne trompe jamais. Où tout est vécu à fond, sans retenu à l’image de ces premières amours qui ne nous quitteront jamais vraiment.
- Les jeunes acteurs sont su-bli-mes et tellement charismatiques !
- J’aime l’univers vintage et légèrement décalé de Despléchin. J’aime tant le regard qu’il porte sur ses acteurs et sur le monde
- Matthieu Amalric (son acteur fétiche) gagne en charisme et en profondeur dans ce film. Il a encore plus d’étoffe que d’habitude et on le voit pourtant peu à l’écran.
- C’est vraiment une belle image de la jeunesse et de ses apprentissages. Une vraie bouffée d’oxygène.
NB : Les amis ne pensez pas que je ne fais les choses qu’à moitié. Je peaufinerai ces articles dès que possible et les agrémenterai de photos et autres bandes annonces des films dont je vous parle. Mais à l’heure où je publie je souffre d’une mauvaise connexion Internet, je fais donc avec les moyens du bord.