Comme toujours chez James Gray, il est question de quête paternelle. Des mystères de la filiation et des liens qui y sont afférents.
Son nouveau film, Ad Astra (vers les étoiles en latin) est une épopée lancinante et hypnotique qui offre à Brad un rôle unique qui le sublime dans la peau de cet astronaute solitaire plus à l’aise dans l’immensité de l’espace que dans un certain confort quotidien terrien et terrestre. Il joue la partition sans faute, avec un supplément d’âme qui nous prouve une fois de plus qu’il est de ceux qui n’ont jamais besoin de trop en faire pour crever l’écran. Son jeu en sous tension à chaque seconde est taillé sur mesure. Il est là, il est lui même mais tout autre chose en même temps. Intemporel et quasi irréel.
Il est tout à la fois cet astronaute chevronné qui enchaîne les missions, et ce fils meurtri par l’absence d’un père… absence de laquelle il ne s’est jamais remis.
Il flotte entre deux eaux.
Le film est une traversée hypnotique du cosmos qui nous emmène de la Terre à la Lune en passant par Neptune… Là haut, tout là haut, là ou le silence est total, la pureté encore de mise (NDLR : le film se passe dans un futur proche dans lequel la Lune a tout de même été colonisée. Une scène d’action et de poursuite superbe et jamais vue au cinéma me reste d’ailleurs en mémoire) et l’exploration possible : l’exploration des étoiles et de sa propre conscience.
Car si Ad Astra est un film d’une douceur infinie et d’une beauté fatale, il est tout autant une exhortation à voir notre Terre non pas de haut, mais sous un autre angle. Cette planète unique, qui permet la vie, bleue et ronde qui nous accueille…Le seul endroit du cosmos capable, à date, de tous nous maintenir en vie. En cela, Ad Astra est le film le plus politique, éco-responsable et humaniste que vous verrez cette année. Une ode à la vie.
Un chef-d’œuvre méditatif.