Festivals de Cinéma

Cannes 2018 – 1ère

Posted by Barbara GOVAERTS

Me voilà foulant les rues de Cannes, cette célèbre et tant aimée Croisette. Le bonheur de retrouver année après année ce Palais (des Festivals) est assez miraculeux car toujours aussi intense. Que j’aime cette sensation de « montée de croisette » comme le dit si bien Andréa Martel dans la géniale série 10%. Vous me direz que c’est assez identique à notre attente et à l’excitation ressentie à l’approche du week end, des vacances d’été ou de Noel. Non, c’est encore plus fort. Voilà, mon Noel à moi, c’est Cannes !
Une fois l’étape fatidique de la récupération du badge – ce sésame qui me donnera accès aux projections – c’est dans la file de la Quinzaine des Réalisateurs (sélection parallèle qui fête cette année son 50ème anniversaire) que je me faufile. Je suis la toute première ce qui n’empêchera pas le mini stress de ne pas entrer dans la salle… La séance du soir en présence de toute l’équipe du film est très prisée d’autant qu’elle comptera sur celle de Tahar Rahim et Stacy Martin (Nymphomaniac de Lars Von Trier) et vous n’êtes pas sans savoir que même si mon accréditation me donne accès à toutes les projections, je ne suis ni VIP ni prioritaire (un jour !)

De la joie de retrouver ces files d’attentes qui mêlent râleurs, bien heureux et cinéphiles en tous genres. Rien que pour cela, j’aime tant l’enthousiasme suscité par Cannes : cet amour pour le Cinéma ici partagé, cette volonté de vivre une expérience commune n’est jamais aussi forte qu’ici.

C’est donc ce JOUEURS qui restera mon premier film de cette 71ème édition. Un film noir qui retrace le parcours d’un homme et d’une femme tombés dans l’enfer du jeu. Lui (Tahar, sombre et paumé mais lumineux et délicat) est un joueur compulsif qui ne vit que pour l’adrénaline provoquée par cette drogue dont il porte en lui les stigmates tant sur son corps (yeux cernés et corps fatigué) que dans son esprit (taciturne et morose).

Il va alors entraîner dans sa chute la jeune et jolie Ella qui, aimantée par son charme magnétique et son charisme d’animal abimé, va totalement se prendre les pieds dans le tapis (de jeu) et aller au bout de la partie avec lui, à l’image de cette scène durant laquelle ils s’embrassent pour la première fois et que l’ombre d’Abel (Tahar Rahim) envahit le visage de la douce Ella. À ce moment alors, on sait qu’elle est envoûtée et qu’elle le suivra quoiqu’il lui en coûte.

Le film est sombre et relate les dérives d’une passion basée sur une addiction impossible à éradiquer tant elle prend aux tripes et se ramifie dans les plus petites parties de soi même. Tant elle engage l’entourage également. Un cancer qui se propage. Du mimétisme de la passion et du jeu.
Le film évoque bien cette idée et nous embarque dans cet univers et cette atmosphère interlopes et souvent glaçant bien que grisant.

Il n’évite pas quelques lourdeurs dans les dialogues mais parvient toujours à se relancer lorsque la tension pourrait retomber.
De la sorte, on suit ce couple, sorte de Bonnie & Clyde des cercles de jeux parisiens perdus dans les méandres de leur addiction pour se finir dans un mal de vivre brulant idéalement évoqué par la sublime Barbara. Déjà un mini choc en soi

Tahar (son visage si mature, son sourire enfantin et ses mains bagousées tellement sexy) vous parle ici de cette expérience de tournage et du film en lui même

 

 

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