Cannes est comme nous le savons « The place to be » chaque année en mai et ce, pour les acteurs et comédiens qui viennent soutenir un film en compétition, mais aussi pour les stars en manque de reconnaissance qui viennent se montrer à Cannes afin de se prouver à eux même (surtout) et au public, qu’ils font toujours partie du sérail.
Le cru 2011 n’échappe pas à cette habitude.
Nous avons eu notre lot de stars montant les marches afin de promouvoir leur film, des récompenses comme celle décernée à Jean-Paul Belmondo afin de saluer l’ensemble de sa carrière, et bien sûr les starlettes en manque de reconnaissance. Pour les dénicher : le meilleur reste Yann Barthes qui, avec son Petit Journal, s’en donne à coeur joie et nous fait partager des moments exquis de « lose » dont les pires starlettes de France et d’ailleurs sont victimes : je pense à Afida Turner qui s’est bien fait dégager de l’entrée du Martinez… moment sympathique à visionner !
Pour en revenir au cinéma, thématique tout de même phare du festival, cette année est marquée par le succès public du cinéma français : The artist de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin, Pater avec Vincent Lindon et Polisse de Maiwen semblent remporter la majorité des votes et faire m’unanimité : attendons de voir si le jury y sera également sensible.
Il semble que 2011 soit un bon millésime : entre les réalisateurs de renom tels que Terrence Malick, Almodovar, Woody Allen… et les acteurs reconnus tels que Sean Penn, Brad Pitt, Marisa Paredes… et tant d’autres, Cannes 2011 est un cru qui propose bon nombre de bons films. Quelques-uns sortent en simultané dans nos salles et d’autres se feront attendre jusque la fin de l’année mais nous saurons être patients pour mieux les apprécier.
L’autre point de cet article n’est autre que le lien qui unit le festival de Cannes à la politique. Et c’est sans transition que je ferai allusion à l’actualité quelque peu mouvementée du paysage politique français actuel.
Comme chacun sait (à moins de vivre en autarcie, sans contact avec l’extérieur, sans télé ni internet et journaux), nous vivons actuellement une période trouble niveau politique.
Ne revenons pas sur l’affaire DSK qui est déjà accusé avant même d’avoir été jugé : je ne savais pas que la justice avait évolué et que désormais tout se réglait uniquement à l’émotion et au sentiment. DSK est passé d’homme puissant à « gros dégueu violeur qui est forcément couplable car son amour pour les femmes est mondialement connu »… raccourci très sympathique et plaisant et qui prouve une fois encore la clarté et l’honnêteté de la justice mondiale (oui cette affaire est mondiale).
Je m’étonne juste de voir qu’à l’heure où cette affaire éclate, nous sommes à moins d’1 an de la présidentielle et que sortent sur nos écrans le film de Woody Allen Midnight in Paris (dont j’ai dit tout le bien que je pense dans un précédent article : ce film est un réel enchantement, je le redis) dans lequel Carla Bruni Sarkozy apparaît pour ainsi dire 2min28 mais dont la prestation doit être qualifiée de stupéfiante tant elle suscite l’intérêt de la presse et du grand public… et la Conquête, film politique qui retrace l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy… je dis juste que le timing est bien choisi.
Je dis ça, je dis rien…
Toujours est-il que nous devons toujours et encore garder notre esprit critique et ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui nous est dit, montré et expliqué. Faisons-nous notre propre opinion et n’oublions pas que nous sommes dans une société qui aime à jeter aux lions celui qui fait ne serait-ce qu’un seul faux pas.
Le dernier point que j’aimerais aborder est celui qui fait référence au scandale. Chaque édition se doit d’avoir son lot de dérapage. Cette année, Lars Von Trier en est à l’origine. Il a en effet tenu des propos répugnants lors de la conférence de presse de son film projeté en compétition à Cannes. C’est à croire que les gens cherchent à tout prix à se faire remarquer ou alors, et c’est bien plus grave, que les gens se trouvent dans une situation de non-dits larvée. J’entends par là, qu’ils n’ont pas l’occasion de s’exprimer comme ils le souhaiteraient et vivent dans une bulle où toute communication est prévue, étudiée, mesurée et où le vrai espace de parole n’est pas respecté. De cette situation naît une frustration extrême qui mène à des pensées et des propos misérables.
En un mot, je trouve pitoyable qu’un réalisateur dont le métier est par conséquent de s’exprimer dans la mesure où la création de films a pour but de partager un point de vue, une façon de penser avec tout un public… je trouve misérable de tenir de tels propos et pour quoi ? pour quelle raison ? il ne le sait peut-être même pas. Juste un conseil, une remarque : lorsque l’on se trouve face aux journalistes du monde entier, mieux vaut savoir…
Résultat, Lars Von Trier est « persona non grata » à Cannes mais son film, lui, reste en compétition… cherchez l’erreur.
Enfin, Cannes nous apporte chaque année son lot de rêve, de bon et de moins bon cinéma sans oublier son lot de stupidité, de déception, d’espoir, de rencontres, de coups de foudre, de coups de gueule… en un mot finissant, Cannes c’est un instant de vie.
Sachons le prendre comme tel : ne gardons que le meilleur et servons nous des erreurs pour apprendre et avancer.
A demain pour la cérémonie de clôture.