Alors que le résultat des élections européennes vient poser un voile bien sombre sur l’avenir de notre pays et de notre Europe, je réalise que les propos que je tiens bien souvent sur ce blog ont, ce soir, un écho assez retentissant. Il est clair que nous avons, plus que jamais, besoin d’être tirés vers le haut, besoin de culture, d’ouverture d’esprit, de réflexion…
Double déception et vraie « chute » dans la mesure où j’ai découvert ce soir le discours de Xavier Dolan, ce jeune réal que j’aime et que j’admire tant (Xavier Dolan a reçu le prix du jury pour son film Mommy, ndlr). J’ai aimé qu’il évoque son ambition, son travail acharné, son amour du métier, sa foi en la culture qui nous tire vers le haut et qui nous apprend à être Homme et Femme. C’est là, tout à fait ce que j’attends du cinéma et de la culture en général. Qu’ils nous amènent vers une ouverture d’esprit et vers une vision plus grande et plus riche de notre monde et de notre société.
Ce soir plus que jamais, je souhaite que le cinéma puisse continuer sa grande contribution à la culture mondiale. Cela peut sembler cliché et vain en cette soirée électorale bien triste mais je veux y croire. C’est là, la seule façon de re-sortir la tête de l’eau et de percevoir les choses autrement. Da façon plus positive.
Voilà que Cannes 2014 referme peu à peu ses portes après avoir livré le secret le mieux gardé de cette quinzaine, le palmarès du jury de cette 67ème édition.
Je lis, j’entends des avis divergents, parfois critiques, parfois très favorables… chacun y va de son avis, certains livrent leur déception de ce palmarès en demi teinte.
Même si les jeux sont faits, j’ai souhaité revenir sur les films que j’ai eu la chance de voir lors de mon passage (trop) éclair et vous livrer mon avis, mon palmarès à moi. L’occasion de revenir rapidement sur ces films divers évoquant, tous à leur manière, la vie et le cinéma mondial.
Pour re-situer les choses j’ai donc vu :
7 films en compétition officielle + 1 hors compétition présenté en ouverture du Festival
Grace de Monaco je n’avais aucune attente vis à vis de ce film : je n’aime ni l’actrice, ni l’histoire, ni vraiment le réal (oui ok il a réalisé La Môme mais à part ça ?) Voilà donc un joli portrait de femme certes. Rien n’en ressort. Pas même une émotion.
Les merveilles A aucun moment je ne suis entrée dans l’histoire de cette famille. Je garde tout de même en tête quelques trop rares moments de grâce. Je dois avouer mon grand étonnement face à la récompense obtenue. Ce film a obtenu le Grand Prix.
Mr Turner est un biopic maîtrisé quoique trop classique. C’était sympa mais j’avoue avoir senti le temps passer. Timothy Spall, son acteur principal a obtenu le prix d’interprétation masculine pour ce rôle.
Captives n’a peut-être pas sa place en compétition officielle. L’intrigue est prenante dès les premières secondes et le sujet se doit d’être traité mais rien ne ressort vraiment de ce film assez plat au final.
The homesman est une ode féministe et un assez grandiose hommage rendu aux femmes. Beau et puissant mais sans éclat.
Relatos Salvages est une des très belles surprises de cette compet’. Voilà très longtemps que je n’avais pas autant ri, à gorge déployée vraiment, au cinéma ! Un pur plaisir.
Saint Laurent représente très bien le cinéma français dans cette compétition internationale. Le point de vue est honnête, maîtrisé et plus sombre que pour le premier film. Et puis cette fin… J’en ai encore des frissons. Touchant. Un merveilleux portrait d’homme et une très belle leçon de cinéma.
Timbuktu fût une belle surprise. J’aime ce cinéma engagé. Ce cinéma qui nous montre les réalités d’autres pays. Des réalités qui nous touchent aussi et qui ont un impact sur nos sociétés. Là est la teneur du cinéma que l’on appelle « mondial ». Là est la teneur de cette culture mondialisée. Selon moi, ce film est le grand oublié de ce palmarès. L’image, le son, les dialogues, le propos… tout dans ce film résonne et vibre.
3 films de la sélection Un Certain Regard
Party Girl fut un réel coup de coeur. J’aime ce cinéma là, ce cinéma fort et vrai qui résonne et nous place face à une réalité sociale et face à une réalité humaine également. Cette Angélique, je l’aime ! Je dois dire que dans la vie, je ne l’aurais sans doute jamais rencontrée, jamais cotoyée et j’aime que ces trois réalisateurs soient venus à nous pour nous la présenter. C’est une sacrée femme. La propre héroine de sa vie. J’aime ça. Party Girl a obtenu le prix de la Caméri d’Or (pris décerné aux premiers films).
La chambre bleue est une réussite. J’aime Mathieu Amalric, j’aime son cinéma qu’il soit devant ou derrière la caméra. Cette adaptation est tout à fait réussie et rayonne via l’ambiance très particulière créée. C’est cela le cinéma.
Run ne m’a pas donné envie de prendre mes pieds à mon cou, tout de même pas, mais rien dans cette histoire ne m’a particulièrement touché. Je reconnais la sincérité du propos et la volonté d’évoquer l’importance de la prise de conscience de la jeune génération.
1 film de la Quinzaine des réalisateurs
Bande de filles est définitivement mon coup de coeur de ce festival, toutes sélections confondues. Ces filles m’ont fait vibrer, m’ont fait être fière d’être une femme et m’ont donné envie de poursuivre, toujours, le combat vers le respect de mes choix, de mes goûts, de ma vie. Du vrai, grand et beau cinéma qui motive et vous tire vers le haut.
1 film de la semaine de la critique
Respire fut une belle découverte quoique sans grand fondement. J’ai aimé le regard posé par Mélanie Laurent sur ces deux jeunes filles en quête de sens, en quête de vie, en quête de repères et de « fondations ».
Et voici donc mon TOP 5 (oui enfin 6 !) :
Bande de filles
Party Girl – ex aequo avec La chambre bleue
Timbuktu
Saint Laurent
Relatos Salvages
Teaser de mon gros coup de coeur Bande de filles
On l’aime cette Party Girl !
La chambre bleue de Mathieu Amalric
Timbuktu
Le Saint Laurent de Bonello
Quelques extraits de Relatos Salvages, une très bonne surprise !