Christophe Honoré est donc sur tous les fronts. 1 film l’an dernier, en compétition à Cannes, un film cette année à Un Certain Regard, une pièce de théâtre, sublime qui m’a émue aux larmes : « Les Idoles »… Il est prolixe, a des choses à dire et à montrer. Il revient avec une ode à Paris, accompagné de la crème des acteurs français. Il ne m’en faut pas plus pour tomber sous le charme total de cette histoire d’amour en suspens.
J’ai découvert le film aux côtés du réalisateur et de ses acteurs, dans une salle pleine à craquer, à Cannes en mai dernier. Souvenir d’un moment à part, fort et empli d’une grande joie et émotion.
Chiara Mastroiani est mariée à Benjamin Biolay (enfin… leurs personnages bien sûr…)depuis 25 ans. Elle s’est quelque peu lassée du quotidien routinier qui s’est installé entre eux et le trompe avec ses étudiants. De jeunes hommes aux patronymes particuliers. Chacun ses fantasmes.
Un soir, alors qu’il le découvre, elle décide de passer la nuit ailleurs pour faire le point. Elle se réfugie alors dans l’hôtel face à leur appartement et prend la Chambre 212. S’en suit une nuit de fantasmagorie et de rêves durant laquelle elle revoit son mari au moment de leur rencontre – c’est génial d’espièglerie – mais également ses ex et sa conscience.
C’est doux et tendre, exactement comme un conte qui nous emporterait alors vers une douce nostalgie. Les acteurs fonctionnent parfaitement ensemble à commencer par Chiara que je n’avais jamais vu aussi bonne.
C’est foutraque, par moment touchant mais aussi vénéneux et tendre. C’est surtout ludique et plein de charme. On aime se perdre dans ce labyrinthe du temps au sein duquel on croise alors ses Idoles rencontrées il y a quelques mois maintenant, à l’Odéon.
Honoré revient alors à ce qu’il sait faire de mieux : filmer l’amour d’un homme et d’une femme dans un Paris rêvé et idéalisé. La romance est à son comble. La romance un peu délétère, la romance qui a besoin d’un coup de chiffon, la romance qui demande un brin de renaissance, un coup de fouet.
C’est frais et léger mais ça prend au cœur car ça dit les frasques du temps qui passe. Ça dit surtout le travail de vigilance nécessaire pour ne pas se laisser prendre par l’usure des heures qui avancent.
Voir cette femme regarder sa vie en vue plongeante fut d’une douceur exquise. A l’image de cette musique fredonnée à la fin du film par celle qui incarne la seconde chance.
Vive Paris. Vive l’Amour.