Je vous le dis tout de go, c’est pour ce genre de film que j’aime le cinéma. Dès les premières secondes j’ai été saisie par cette Lulu. Saisie et émue, très émue par la vision de cette moitié de femme ayant perdu toute confiance en elle. Karin Viard (que j’aime vraiment beaucoup, souvenez-vous je lui avais même dédié une ode il y a quelque temps) donne vie à cette Lulu paumée, renfermée, éteinte. Abîmée par la vie, par une vie qui n’est pas la sienne, une vie qui ne lui ressemble plus, abîmée par un entourage nocif – en l’occurrence un mauvais mari.
Elle décide, sur un coup de tête, de tout quitter – mari et enfants pour quelques jours de bohème. Ces quelques jours vont la mener de rencontres en rencontres, d’expérience en expérience et vont lui permettre de retrouver le souffle qui lui manquait.
Ca vous rappelle sans doute quelque chose, je vous parlais il y a quelques mois d’Elle s’en va qui suivait plus ou moins la même trame – avec moins de charme je vous le dis clairement (et vous aviez dû noter mon engouement pour ce film, ce qui prouve la qualité de cette Lulu).
Cette Lulu a quelque chose en plus. Un supplément d’âme sans doute. Elle m’a émue aux larmes (oui, définitivement, je pleure souvent au cinéma je vous l’accorde). La voir revenir à la vie m’a tant touché.
Ce film évoque ce que l’on appelle « les petits gens », les gens d’en bas comme on les appelle également, cette France en crise dans tous les cas. Ce film évoque avant tout l’importance des « petits moments de la vie » comme le bonheur d’un sourire, d’une main tendue, d’une bonne douche chaude, d’un repas pris entre amis, du bienfait procuré par un service rendu. Ce film fait du bien. Ce film parle d’Amour et parle de ces choses « que l’on fait pour les raconter ensuite ». Oui, la fraternité, le partage, l’attention portée à autrui : ces notions clichés, parfois perçues comme étant celles d’un autre temps sont ici magnifiées.
Le film est porté par des acteurs géniaux Karin en tête de liste : elle se donne comme j’ai rarement vu cela au cinéma, Claude Gensac, Bouli Lanners (que j’ai trouvé charmant… ah la douceur du regard et du cœur peut vous changer un homme), la jeune fille qui joue le rôle de la fille de Lulu et ces deux hommes, les frères de Charles qui offrent ces notes d’humour et ces notes « bédéesques » au film (Après La vie d’Adèle, Quai d’Orsay… le film est lui aussi tiré d’une bande dessinée, ça doit être de mode, ndlr)
Enfin, je ne saurais que trop vous convier à aller faire la connaissance de cette Lulu, une vraie femme d’exception pour qui la vie se vit nue. Nue de toute misère, nue de toute chose subie.
Chirol
Très envie de voir ce film, a fortiori après avoir lu l’article ci-dessus ; mais j’habite à Lyon,un tout petit bled paumé (!), et ce film passe dans UNE seule salle (la plus lointaine de chez moi:( ) . J’aimerais bien comprendre pourquoi …
Barbara
ah oui en effet, c’est tout sauf pratique ça. Mais je vous conseille de le voir, vraiment : c’est un joli film, d’autant plus si vous en avez envie. Vous nous direz !
paule
Je rentre du ciné. J’ai vu "Lulu femme nue". C’est avec plaisir que je relis ton article qui me dit que ce film est magnifique et combien il est magnifique !! Je me suis régalée, oxygénée de bons sentiments. C’est sûr, Lulu est une femme nue pour dire qu’elle est vrai, réelle bonne et aimante. En vie quoi.
barbara
je suis contente que tu ai aimé ce film et te remercie pour ton commentaire. Une sacrée femme en effet portée par une sacrée actrice.
dan
Oui, très beau film !