Mais quel petite plaisiiiiiir que ce film, totaaaaalement surréaliste à l’imaaaage de la personne qui l’a inspiré. Je veux parler de Salvador Dali le peintre des montres molles et autres coquetteries visuelles.
J’ai lu un article dépeignant l’analyse du film par un historien d’art et si je ne connais pas assez l’oeuvre de Dali pour percevoir toutes les références que Dupieux a insérées dans son film, je dois dire qu’il me semble bien rejoindre l’univers qui est le sien (celui de Dali) et l’image que j’ai de lui (Dali).
Lorsque l’absurde rencontre le surréalisme !
Le tout est d’une gaité folle, et d’un rythme effrené.
L’arrivée de Dali dans la chambre d’hôtel est la scène qui me marquera le plus ! L’archétype de l’absurde. Le couloir semble si looooong, que le maitre espagnol nous donne le sentiment de marcher sur un tapis roulant. Ou serait-ce le sol qui se dérobe sour ses pas ? On ne sait pas au juste et ce n’est pas ce qui compte. Ce qui compte c’est l’atmosphère tout à fait décaaaaaalée qui se créée sous nos yeux. Et c’est hilarant d’incongruité !
Comme toujours chez Dupieux (qui nous a livré ce superbe Yannick dont la scène finale résonne encore dans ma tête) tout a un but mais n’est rien n’est linéaire. Tout se tient, mais tout semble tellement en suspens, en équilibre ! En cela, son cinéma sert l’oeuvre de Dali à la fois totalement concrète et terriblement malléable. Un bijou d’inventivité ! Car nous ne sommes clairement pas dans le biopic classique. Et grand bien nous en fasse.
Tout est montage (bien que le film soit parfaitement écrit à la base, on le sent également) et le réal donne alors vie et rend un hommage prégnant à la mégalomanie du créateur hispanique. On rit et on est touché par cet esprit fin qui se veut critique et piquant mais qui a tant besoin du regard que l’on pose sur lui. Ce dernier lui incombe et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il en était sans doute bien tributaire. De le délicatesse des « grandes gueules » et autres personnages « hauts en couleurs ».
Restent les 6 acteurs qui incarnent le maitre. Et l’envie de les comparer ne nous quitte pas, forcément !
Edouard Baer en tête : avec grâce et légèreté. Amusement et sérieux. Il donne le sentiment d’avoit tout saisi de cet homme. Suivi de Jonathan Cohen qui ne cabotine pas autant que j’aurais pu le penser. C’est qu’il me plait de plus en plus ce Maaaaaaaarc ! (si vous avez la réf, c’est bien !) Les autres sont plus mineurs.
Et il y a Romain Duris dans une scène d’anthologie ! Il doit l’avoir côtoyé ce producteur perfide et odieux qui aime à répéter que « les acteurs aiment qu’on leur cire les pompes ». Il est exquis !
Et Anais Demoustier dans le rôle de la journaliste qui parvient à obtenir « la plus grosse caméra du monde » pour appâter ce bon vieux Salvador et obtenir de lui la meilleure interview possible. Elle est l’incarnation parfaite de la femme bien à sa place dans sa case – celle dans laquelle la société l’a placée – mais qui au fond est bien au delà…
Un vue à 360 degrés du métier. De celui des artistes. Et si ça déborde un peu, c’est parce qu’il y a le plein de vie.