« Ici chacun a sa chance ». Serait-ce alors une affaire de chance ? Une histoire de rencontre ? Ce fameux pur hasard qui se mêle à nos chemins…
J’ai en tout cas trouvé dans ce film une belle insertion du mystique, du fantasmagorique.
Dès la première scène du film il y a cette dichotomie entre deux mondes. Tout est un peu flou, et l’on sent que les barrières sont poreuses. La rencontre entre ces deux atmosphères est alors probable, possible.
D’un côté cet homme, au passé que l’on imagine lourd, qui arrive en France illégalement, au péril de sa vie avec l’espoir d’y boire du Bordeaux et s’engage dans la légion étrangère. Celle là même qui offre une chance à ceux « qui n’ont personne, et rien à perdre ».
De l’autre, ce jeune homme membre d’un parti militant nigérien.
Au milieu d’eux, une jeune femme – la sœur du second – qui fera le lien entre deux âmes meurtries.
Si le film laisse derrière lui quelque zones d’ombre dans un récit parfois mal abouti, il donne à voir un aspect visuel plutôt recherché avec notamment cette scène filmée de nuit, en infrarouge. J’y ai vu des aquarelles.
Et puis je le disais, cette incorporation du fantastique, de l’indicible : de ce qui se ressent sans pour autant être palpable.
Une grande douceur se détache de ce film au premier abord violent. L’acteur principal y est pour beaucoup.
Une autre façon de dire le possible apaisement d’un monde qui gronde.