Sur le papier l’idée est plutôt bonne. Une jeune femme élevant seule son fils (on apprendra plus tard qu’elle est veuve) s’apprête à vivre son premier rendez-vous galant depuis la perte de l’aimé.
Elle a accepté l’invitation à diner d’un homme avec qui elle échange sur les appli de rencontre depuis 3 mois. Laissant seul son fils avec sa soeur, pour la toute première fois. Son angoisse est réelle et on comprend le lien qui l’unit à son fils, tous deux ayant connu le trauma de la perte de leur mari / père.
La voilà en direction du restaurant et, passé un léger temps de latence (le dulciné accuse un léger retard), durant lequel elle discute avec la serveuse du bar, avec le pianiste qui fait preuve d’une lourdeur certaine, avec un homme âgé, en attente – lui aussi – de celle croisée sur un site de rencontres, à qui il a donné rendez-vous… Le diner débute enfin et avec, la réception de messages envoyés en Air drop par une personne se trouvant donc sur la même zone géographique.
Il faut préciser que les messages se font de plus en plus menaçants. Très vite la règle est dite : elle doit tuer d’un liquide létal son date. Si elle ne s’exécute pas, son fils mourra. Les caméras de surveillance de sa maison, qu’elle peut suivre en direct via son téléphone, indiquent la présence d’un homme armé et masqué chez elle… Quelques ondes pour un seul et même terrain de jeu donc.
Vous l’aurez peut-être compris – la subtilité n’est pas incroyable – ce film veut dire les implications du numérique dans nos vies, de sa toute puissance sur nos vies. Une toute puissance qui irait jusqu’à jouer avec nos vies et possiblement nous l’ôter.
En parallèle, j’y ai vu cette métaphore de la peur de « se remettre en selle ». Le chaos que Violet créé – malgré elle – est une forme de sabotage de cette relation nouvelle qui s’ouvre à elle et qui, on peut aisément le comprendre du fait des drames de son passé amoureux, lui fait peur.
Ca, c’est pour l’aspect « étude » d’un film qui n’en vaut pas tant.
Car j’ai surtout vu de la niaiserie, un film vu mille fois, faussement moderne dans sa forme et justement dans son usage du numérique mais surtout qui vire au loufoque sur la dernière demi-heure ! Où sommes-nous alors ? Dans quel mauvais thriller, dans quel mauvais vaudeville ?!
Mon cerveau a cessé d’émettre (!) face à un trop plein de violence gratuite (oui la femme a souffert et doit se défendre, se rebeller mais un peu de délicatesse, non ?) et j’ai alors imaginé tous les scenarii possibles pour ne finalement pas comprendre la fin !
Le film m’a donné le sentiment que toutes les issues étaient tellement possibles et imaginables, que je me suis perdue en cours de route. Un sentiment fort peu agréable.
Bref, un huis-clos prometteur mais décevant car incontrôlable ! A l’heure où justement il serait de bon ton de donner dans la maitrise, dans la demi-teinte. Halte à ce genre de thriller psy qui nous font hâleter pour aucune raison valable.
Eteignez vos portables !