Le style est déjà très théâtral. A l’image de la scène d’ouverture : l’ouverture du portail au sens propre qui nous permet alors de pénétrer dans l’antre et de rencontrer les membres de cette famille réunie pour célébrer l’anniversaire d’Andréa (superbe et sublime, mais faut-il le dire à chaque fois ? Catherine Deneuve).
Théâtral et tout de même un peu trop académique au point ou j’ai du mal à me situer, à trouver ma place.
Peu à peu, le style s’allège et gagne en nuances et là, je tombe sous la charme du petit frère (Vincent Macaigne, à la fois hilarant et touchant). Il déploie une jolie palette d’émotions et prend sa place dans cette fratrie à la fois unie et morcelée. C’est sur ce fil que tient le film : une certaine ambivalence et ambiguïté sans doute relative à l’état mental de la sœur que l’on découvre dépressive si ce n’est bipolaire. Il est clair que la famille a dû, à ses dépens, apprendre à jongler avec ses humeurs et maintenir le lien, la combustion familiale.
La sœur c’est Emmanuelle Bercot et elle incarne cette femme fragile et malmenée avec brio. Si son jeu manque parfois de subtilité, elle parvient à faire naître l’émotion à des moments où je ne m’y attendais pas. Elle mène la danse avec vigueur. Elle est flamboyante !
J’ai trouvé qu’elle réussissait à nous donner le vertige : qu’elle soit énergique ou amorphe, douce ou cruelle.
Cette « Fête de famille » emploie un ton somme toute nouveau pour dire les aléas de la famille, des liens du sang qui portent en eux le meilleur comme le plus douloureux.
Une tragédie familiale, à la fois mélancolique et drôle au sein de laquelle je ne suis pas certaine, au final, d’avoir passé un si bon moment.
Entre manipulation émotionnelle et vague à l’âme permanent… une histoire familiale qui sent la fin de l’été.