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Gone girl ou l’art de créer une ambiance glaçante

Posted by Barbara GOVAERTS

 

Un homme, une femme, un mariage qui bat de l’aile, l’épouse qui vient à disparaître, un mari suspecté… C’est là le point de départ du dernier thriller de David Fincher (Seven, Fight club…) le cinéaste passé maître de la création d’ambiances fortes et entraînantes, mais aussi maître de l’analyse de « personnages triturés du cerveau ».

Il parvient même à aller plus loin et c’est en cela que ce film est une grande réussite à mon sens. Peu nombreux sont ceux qui donneraient naissance et vie à une atmosphère aussi pesante – je ne sais pas si le terme est exact tant j’ai entendu les gens rire pendant la séance, et oui, j’en fus la première surprise : le stress procuré par le sujet ? La dérision des personnages ? Le suspens et la surprise des retournements de situations ? Une atmosphère « prenante » serait sans doute un terme plus approprié. Le film est en effet assez long sur le papier (plus de 2h) mais je suis restée scotchée à ce scénario fait de rebondissements et autres retournements de situations.

Le réal nous place toujours là où nous ne devrions pas être. Presque à l’image de son personnage principal (Ben Affleck que je trouve tout à fait à la hauteur pour une fois dans le rôle de ce mari présumé coupable du meurtre de sa femme, de ce mec paumé) qui se prend les pieds dans tous les pièges et manipulations créés par sa (défunte ?) femme. Cette femme qui justement à les traits identiques à ceux des blondes hitchcockiennes, froides et venimeuses que l’on connait si bien et qui ont marqué de leur empreinte le cinéma dit « à suspens ». C’est assez exaltant ! Les allusions et autres ressemblances sont d’ailleurs prépondérantes tout au long du film. Fincher, m’a fait pâlir à certains moments via l’ouverture de boites… (cf la fin de Seven qui me glace encore le sang, où il est question de la découverte d’une certaine tête dans une boite… ndlr)

Ensuite et surtout, ce Gone Girl est une réflexion sur l’emprise des médias dans notre quotidien. Le film montre la fabrication de toute pièce d’une opinion et le façonnage de l’opinion publique au travers de la petite lucarne : sujet qui vient prouver la force de ce média, encore aujourd’hui à l’heure des réseaux sociaux. Tiens ca me fait penser à cette expo que j’ai vue samedi Culture Tv, mais c’est un autre sujet).

Enfin, Gone Girl est la preuve d’une maîtrise de bout en bout de la psychologie des personnages, psychologie traitée avec une grande finesse. La ligne directive est nette et bien établie. Ah, Fincher ! J’aime sa fascination pour les psychopates et autres doux dingues de génies (oui, The social Network c’était lui également. Ce film sur l’histoire de la création de Facebook et largement axé sur la personnalité de son créateur Mark Zuckerberg ndlr.)

Le tout donne lieu à des frissons garantis, à une bonne réflexion sur la force de la manipulation : quelqu’en soit la forme, sur le couple et le mariage (vu comme un enfer, rien de moins), sur les dessous peu glorieux de certaines familles « bien sous tous rapports » et sur le fourmillement des regrets auxquels se mêlent le dédain, la jalousie, le ressentiment jusqu’à la haine.

Jouissif !

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