Ce qu’il faut que je vous dise en tout premier lieu je pense, c’est que le cirque : moi ça m’angoisse.
Autant j’aime la danse, la magie, le rire… mais le tout combiné sous un chapiteau n’est pas pour me plaire. Je vois sous les couches de maquillage et les costumes exentriques la tristesse de ces artistes et cette vie nomade qui ne leur permet jamais de fixer leurs habitudes ni de tisser des liens autre que ceux qu’ils entretiennent avec leur troupe / famille.
Chocolat va plus loin que le simple fait d’évoquer le monde du cirque et c’est d’ailleurs ce que certains lui reprochent, de traiter trop de sujets et de parfois, s’y perdre un peu.
Ce que j’ai retenu c’est que le film place le curseur sur la relation entretenue par les deux membres du plus célèbre binôme de la Belle Epoque : Footit et Chocolat. Le binôme clownesque bi-colore qui fit les gros titres de la presse tant la foule se massait chaque soir pour assister à leur numéro.
Le film suit la trajectoire classique de que l’on appelle « le rise and fall » comprenez « la montée en puissance jusqu’à l’atteinte du succès » suivi de la chute et de la retombée dans l’oubli collectif.
Je vous le dis d’emblée je n’ai pas été emballée même si je reconnais l’intérêt du film qui est de redonner ses lettres de noblesse à ce duo oublié. Mais je ne sais pas, je ne suis pas certaine d’avoir aimé la position dans laquelle le réal nous met. Est-on au même niveau que ce public poussé par la curiosité de voir un blanc botter le cul d’un noir chaque soir ? Est-on dans nos baskets de femmes et d’hommes de 2016 effarés de se dire que dans cette France déjà « compostée » par son célèbre Liberté Egalité Fraternité, un noir se devait encore de courber l’échine et « de rester à sa place » ?
J’ai tout de même été éblouie par le côté solaire d’Omar Sy qui exprime tellement de choses avec ce regard, ce sourire et cette gestuelle et plus encore je dois dire par celle de James Thierrée (petit fils de Charlie Chaplin – oui tout de même) qui dit tellement de choses au travers de ce corps tellement vivant. C’est au fond sans doute lui qui m’a le plus touché : ah ce regard ! Ce clown « chef de duo » tiraillé entre son amitié (voir amour ?) pour son binôme, les conventions de l’époque et le soucis du business bien géré. Même si son rôle ne lui permet pas d’explorer toute l’ampleur des diverses facettes de son rôle, j’ai bien ressenti la densité de son jeu.
Tombée de rideau.
paule
cet article est plus qu’intéressant… continue
Barbara GOVAERTS
merci 🙂
à suivre