Il est question de rite de passage dans ce film, qui est également le portrait d’une jeunesse confrontée à une violence éparse.
Si le film m’a déçu par sa façon de traiter son sujet, j’ai été happée par ailleurs par son esthétisme et son envie de dire, de montrer la fougue d’une jeunesse en pleine émancipation.
Mais quel dommage qu’un film si festif soit si plat !
Sitôt leurs examens terminés, ces trois amies s’envolent pour des vacances estivales qu’elles espèrent festives et mouvementées. Leur unique but ? Faire la fête ensemble et vivre fort !
Parmi elles, Tara l’a décidé : ce sera l’été de sa première fois. Un moment charnière et clé.
C’est sans compter la violence avec laquelle elle va être flouée. Au coeur de ce vacarme festif général, Tara se retrouvera en fait dans les bras d’un autre, pas dans ceux de celui dont elle avait envie.
Le film pointe sa focale sur l’aspect excessif de ces vacances où l’alcool coule à flot, où l’on va de soirée en soirée – pour aborder les questions graves du consentement et du viol.
Ces scènes, la réalisatrice ne les filme pas. Elle se concentre sur les émotions de sa jeune héroine que l’on voit alors passer d’un état de liesse à celui de quasi dépression. Sa tristesse est (bien naturellement) constante.
Si je comprends bien évidemment la volonté de dire la violence imposée par la société à la jeunesse, je comprends moins la façon et le dispositif employés pour le dire. Le sujet est selon moi mal amené. Qu’elle soit physique ou encore visuelle : la violence de certaines images auxquelles bon nombre de jeunes sont confrontés bien trop tôt… qu’elle soit encore verbale, sexuelle mais aussi sociale et économique, la violence est partout et l’entrée dans l’âge adulte doit se faire au risque de cette confrontation avec un réel bien sombre par certains aspects.
Mais la platitude du niveau de dénonciation est ici totale à mon sens, pour un sujet majeur quant on sait les conséquences qu’il aura sur la vie entière de cette jeune femme.
Reste que j’ai malgré tout aimé le fait de chercher à dire le besoin de délicatesse, l’aspiration à la douceur et la sensibilité derrière cette recherche intense de fête et d’excès. Etre festif, vouloir faire des rencontres et s’amuser n’est pas pour autant le symbole de l’oubli de soi. C’est bien au contraire un excellent moyen de se reconnecter à ce qu’il y a de plus fort et de plus vivant en soi. De plus délicat et enfoui également. Dans ce cadre tout est alors possible et faisable… Si tant est qu’il y a consentement et respect mutuel.